L’accès
à une activité économique est essentiel pour faciliter l’intégration sociale et
culturelle des personnes migrantes.
Cela
est l’hypothèse majeure du Projet Amuddu : Appui à la mise en œuvre de la
Stratégie Nationale d’Immigration et d’Asile.
« La
réussite du projet est tributaire de l'inclusion socio-économique des personnes
migrantes et de la consécration d'un modèle d'intégration d'avenir »,
assure M. Rachid Daghay, responsable du Centre multiservices pour les jeunes
entrepreneurs de l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences
(ANAPEC) au quartier d’Akkari à Rabat et partenaire de l’intervention.
Dans
cet esprit, plusieurs ateliers d’information et d’orientation sur les
dispositifs d’accompagnement à l’emploi et à l’auto-emploi sont organisés auprès
de la population migrante en collaboration avec le service public d’emploi (ANAPEC)
et l’ONG Soleterre.
Les
difficultés pour accéder au marché de l’emploi, ainsi qu’à l’information
pertinente sur les opportunités économiques et les possibilités
d’accompagnement disponibles sont, parmi d’autres, des facteurs nuisant à l’intégration
économique des ressortissants des pays tiers au Maroc. Afin de combler ces
défis, le Projet Amuddu et ses
partenaires organisent des séances d’information permettant aux personnes
migrantes de connaitre les services d’orientation et d’accompagnement vers le
marché de l’emploi ou l’auto-emploi offerts par le service public d’emploi. Ces
ateliers sont également l’occasion de s’inscrire dans le système d’information
de l’ANAPEC afin de pouvoir bénéficier de ses différents services.
Vu
les défis présents au niveau du marché de l’emploi marocain, une grande partie
des participants aux ateliers s’intéressent notamment à l’option de lancer leur
propre business. Encadrées par les
conseillers en auto-emploi de l’ANAPEC, les personnes migrantes réfléchissent
sur les défis et les opportunités d’auto-emploi, ainsi que sur les démarches
nécessaires à suivre. Des orientations sur les procédures administratives et
sur l’accès au financement se trouvent parmi les informations les plus
sollicitées. En outre, les participants sont informés sur la possibilité d’être
appuyés lors de l’élaboration de leur business
plan.
Par
la suite, les personnes intéressées sont suivies de manière individuelle par
les conseillers de l’ANAPEC tout au long du processus de conception, création
et lancement de leur entreprise. En outre, des possibilités de financement sont
également prévues dans le cadre du projet Amuddu.
Le projet Amuddu : une approche
intégrale visant l’intégration économique des personnes migrantes
Bien que les efforts
déployés par le Maroc lors des campagnes de régularisation -lancées en 2014 et
2016- aient permis à un grand nombre de personnes migrantes d’être régularisées
administrativement, leur intégration dans la société marocaine reste toujours
difficile, à cause notamment d’un manque d’information sur les services de base
et les modalités d’accès à ces services, d’une intégration économique faible et
fragile, d’obstacles administratifs et financiers, de discriminations et de
manque de coordination entre les acteurs chargés de l’accompagnement et de
l’appui aux migrant(e)s.
Pour faire face à ces défis,
en 2018, l’Agence belge de
développement -Enabel-, en partenariat avec le Ministère délégué chargé des
Marocains résident à l’Etranger et des Affaires de la Migration, a lancé le
projet Amuddu visant à améliorer l’employabilité des personnes migrantes au
Maroc. Inscrite dans les efforts nationaux et financée par la Belgique,
l’intervention appuie le volet « formation professionnelle et emploi » de la
Stratégie Nationale d’Immigration et d’Asile (SNIA).
Dans
ce cadre, le projet « Amuddu » met le renforcement de la collaboration
stratégique entre les partenaires du projet, notamment le Ministère, l’Entraide
Nationale -institution de référence en matière d’assistance sociale-, et le
service public d’emploi -l’Agence nationale de promotion de l'emploi et des
compétences (ANAPEC)-, au centre de l’intervention afin d’améliorer l’accès des
personnes migrantes et réfugiées aux services offerts en matière d’orientation,
de formation professionnelle et d’accompagnement à la recherche d’emploi et à
l’auto-emploi. En outre, il propose certaines actions innovantes, telles que
des mesures incitatives pour le recrutement des personnes migrantes et une
approche opérationnelle de proximité dans les régions visées par le projet
(Rabat-Salé-Kénitra et Casablanca-Settat).
Les
efforts du Maroc afin d’améliorer le suivi et la coordination des différentes
entités publiques impliquées dans l’accompagnement du parcours d’intégration
économique des personnes migrantes sont également appuyés. Le projet Amuddu se
veut, ainsi, une intervention à double approche qui dispose d’un ancrage
territorial -accompagnant les entités publiques en contact direct avec la
population migrante- et un volet stratégique visant l’amélioration du suivi de
la stratégie nationale en ce qui concerne l’intégration économique des
personnes migrantes, ainsi que l’accès aux données.
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