Mali : Comment la création d’entreprises agropastorales favorise l’employabilité des jeunes ruraux?

  • Mali : Comment la création d’entreprises agropastorales a favorisé l’employabilité des jeunes ruraux.

 
Le projet d'Appui au Renforcement de l'Élevage et de l'Économie Pastorale dans la région de Koulikoro (AREPK) mis en œuvre de 2017 à 2022 est arrivé à terme. L'objectif qui était de refléter les activités de l'élevage en favorisant l'entrepreneuriat agricole et la création d'emplois pour les femmes et les hommes dans la région de Koulikoro a été atteint.      
La stratégie de mise en œuvre du projet visait la sécurisation des systèmes de production pastoraux et la promotion des chaînes de valeurs porteuses des filières animales afin d'améliorer la contribution de l'élevage à l'économie régionale et à la création d'emplois rurales . Des résultats tangibles sont acquis notamment en matière de promotion de l'emploi des jeunes ruraux dans le secteur de l'élevage. Dans cette optique et pour renforcer l'employabilité des jeunes dans le secteur rural à travers l'entrepreneuriat agropastoral dans la région de Koulikoro, des jeunes ruraux ont été sélectionnés, formés et outillés de kits d'insertion dans les domaines suivants : la vente d 'aliments pour le bétail, l'embouche bovine, la boucherie, la tannerie et la valorisation de la paille de brousse.

Processus de sélections des jeunes -  Un appel à candidatures, à l'intention des jeunes, a été lancé par l'APEJ pour recevoir des projets, principalement axés sur la filière de l'élevage. A l'issue de la sélection 6 femmes et 14 hommes ont été retenus. Les autorités régionales se disent très satisfaites de l'approche utilisée par le projet.
«  À mon avis, le partenariat entre l'APEJ et Enabel est très apprécié dans le cercle de Nara dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet » . Comme vous le savez, la population malienne est majoritairement composée de jeunes qui ne travaillent pas. La mise en œuvre de ce projet d'appui aux jeunes entrepreneurs ruraux de Koulikoro constitue une opportunité pour les jeunes du cercle de Naraqui apparaît déjà dans les filières d'élevage notamment dans les domaines suivants : la vente d'aliments pour le bétail, l'embouche bovine, la boucherie et la tannerie » . Préfet de Nara Formation des jeunes- La formation des 20 jeunes sélectionnés par l'APEJ a été assurée par les faîtières des Chambres régionales d'Agriculture et des Métiers de la région de Koulikoro. Ce renforcement des capacités a permis aux jeunes de mieux cerner la filière bétail et de s'approprier les meilleures techniques pour la réussite de leurs activités. 

 Ainsi, ils ont été équipés pour mieux traiter les problèmes quotidiens liés à leurs métiers, les gérer et tenter de les résoudre. En vue d'aider les jeunes agropasteurs à concrétiser leurs idées de projets, des sessions de formation en entrepreneuriat (création d'entreprises/finalisation de plans d'affaires, gestion d'entreprise et éducation financière) ont également été organisées à leur intention.

Appui au financement des entreprises et à l'installation- 
Pour soutenir le dynamisme de création d'entreprises ou de « start up », les jeunes doivent avoir accès aux facilités de financement qui existent dans l'environnement institutionnel de l'économie locale. Dans cette optique, le partenariat avec une institution de microfinance fut primordial pour le financement de kits d'installation à l'intention des jeunes ayant bouclé toutes les formations préalables. Pour ce faire, l'institution de microfinance a reçu les plans d'affaires des jeunes promoteurs et les a évalués ensuite sur le plan financier et économique selon des critères bien définis. Les crédits accordés aux jeunes sont remboursables afin de constituer un fond tournant. À l'issue de la formation et des appuis financiers, il a été constaté qu' il y a un prix de conscience des populations et particulièrement des jeunes ruraux sur les avantages des métiers liés à l'élevage (filière bétail) dans la vie économique de leurs localités. Ils ont ainsi acquis une certaine maîtrise des techniques des métiers agro pastoraux et des compétences en gestion d'entreprise.

Aujourd'hui, les jeunes promoteurs sont bien installés et exercent leurs activités avec beaucoup de professionnalisme et chaque jeune a reçu la totalité de son financement auprès de l'institution de microfinance. L'octroi de ce crédit était subordonné à la présentation d'un plan d'affaire. De plus, le partenariat avec cette organisation de microfinance a permis d'améliorer les conditions de travail grâce à l'acquisition d'équipements, ce qui a conduit à une réduction du temps de travail. 
 « Nous avons été mis en relation avec une microfinance pour l'accès aux crédits. Nous avons contracté un prêt auprès d'elle, grâce auquel nous avons aménagé nos sites, acheté des équipements et renforcé nos compétences. Par la suite, j'Au cours de la formation, ils ont souligné les avantages que représentent l'ouverture d'un compte car cela facilite à  90 % l'accès aux crédits  .

Appui-conseil-acquisitions des compétences, partage d'expérience-  En plus des jeunes accompagnés par l'APEJ, avec les autorités régionales, 20 autres jeunes évoluant dans l'amélioration de la paille de brousse ont vu leur capacité renforcée. 
Ils ont créé un groupe de communication WhatsApp qui leur permet désormais de partager des informations d'ordre social ou professionnel. La formation et une visite d'échange dans un champ de cultures fourragères à Dalabani (Bougouni) ont permis d'acquérir des compétences en techniques de conservation et de valorisation de la paille à l'urée et à la mélasse et en techniques de cultures fourragères . Les formations ont également renforcé les compétences en bonnes pratiques dans l'alimentation des animaux pour éviter le gaspillage d'aliments. Auparavant, les aliments étaient distribués à volonté mais les jeunes ont acquis des compétences en bonnes pratiques de rationnement des aliments. Les techniques informées concernant la valorisation de la paille à l'urée et à la mélasse ont permis de réduire l' utilisation des ingrédients concentrés pour l'alimentation des animaux embouchés, ce qui a donné lieu à une amélioration des revenus par la réduction des coûts de l'affouragement. Il convient également de souligner l'appui aux jeunes sous forme de dotations en équipements (charrette, âne, petit matériel) permettant de constituer un stock important de bois de cuisine, de paille de brousse et de résidus de récolte. Avant, pour constituer du stock, il fallait emprunter ou louer une charrette. Désormais, cela n'est plus nécessaire. Les charrettes acquises à double vocation : elles permettent non seulement la récolte de la paille mais aussi la recherche du bois de cuisine. De fait, la charrette réduit donc le nombre de jours de recherche de bois de cuisine et de paille car il devient possible de transporter une quantité importante, ce qui permet de dispenser du temps aux autres activités génératrices de revenus (AGR). Les charrettes contribuent à l'amélioration des revenus des ménages, surtout en saison sèche. Une fois les stocks de paille constitués pour les animaux des bénéficiaires, le reste du temps est consacré à la recherche de paille ou de bois de cuisine pour la vente. Les revenus ainsi obtenus permettent de subvenir aux besoins du ménage, notamment l'achat d'aliments pour la famille, la prise en charge des soins de santé, l'achat de vêtements, les frais de scolarité des enfants, le trousseau de mariage, etc. Les économies réalisées une fois les besoins de la famille couverte sont thésaurisées pour l'achat d'un petit élevage. Ainsi, un bénéficiaire dit avoir constitué un petit élevage avec l' achat de 3 chèvres et de 2 moutons grâce aux recettes générées par la vente de paille de brousse. Ces activités ont incité les bénéficiaires à rester dans le village, car sinon, après les récoltes, tous les jeunes partaient dans les grandes villes pour chercher du travail et ils ne rentraient qu'en début d'hivernage. Les entreprises agropastorales permettent ainsi de contribuer à la réduction de l'exode rural par la création d'emplois salariés. De ce fait, chaque entreprise employée au moins un salarié. Les entreprises agropastorales permettent ainsi de contribuer à la réduction de l'exode rural par la création d'emplois salariés. De ce fait, chaque entreprise employée au moins un salarié. Les entreprises agropastorales permettent ainsi de contribuer à la réduction de l'exode rural par la création d'emplois salariés. De ce fait, chaque entreprise employée au moins un salarié. 
En 2020, 20 jeunes dont je faisais partie ont été sélectionnés pour aller faire une formation sur les techniques d'amélioration de la paille de brousse et les cultures fourragères. Avant cette initiative d'AREPK, nous ignorons complètement que la paille de brousse que nous avions ici des valeurs nutritives pour les animaux. Nous ignorons également que nous pouvions cultiver des fourrages pour les animaux. Avant, en saison sèche, nous coupons la paille pour la mettre sur le toit des maisons et sur les hangars. La paille pourrissait et, seule, elle ne suffisait pas à rassasier le bétail. Suite à cette formation, nous avons compris que donner une quantité importante à l'animal n'était pas une solution. En plus, cueillir la paille et la donner directement aux animaux n'est pas nutritif car, exposer au soleil, la paille perd sa valeur nutritive. Grâce à la formation, nous avons acquis les bonnes pratiques de conservation et de traitement de la paille.Cela nous a également appris à faire de la culture fourragère, ce qui nous a permis de nourrir nos animaux et, par la même occasion, de faire du commerce. » Jeune volontaire à Kiban, Banamba.



La mise en œuvre du projet a connu une forte adhésion et l'implication des autorités locales (préfets et maires) qui ont apporté une prudence morale à la mobilisation sociale dans les localités d'intervention. Par ailleurs, le manque d'informations fiables des jeunes promoteurs sur la filière bétail autour des activités d'élevage (aliment du bétail, embouche, boucherie, tannerie et valorisation de la paille de brousse) a démontré la pertinence et l'opportunité des formations réalisé.

Quant aux activités d'information, d'éducation et de communication (IEC) sur le projet, elles ont été particulièrement encouragées et appréciées par les populations qui ont reconnu leur impact sur la promotion de la filière bétail viande comme moyen d'insertion des jeunes des zones d'intervention du projet dans le tissu socioéconomique. En outre, la formation aux métiers d'élevage, l'équipement et la facilitation de l'accès aux microcrédits se sont révélés être des moyens efficaces pour accompagner les jeunes agropasteurs et leur permettre de s'installer dans leurs activités.

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