Philémon Lombe Yombo,
Procureur de la République et chef de parquet auprès du Tribunal de paix d’Isangi
dans la Tshopo, a échangé avec la population d’Isangi-Centre sur les questions
juridiques dans le cadre de la lutte contre l’impunité en matière de violences
sexuelles. E ce, au cours d’une sensibilisation de masse initiée par des
acteurs bénévoles impliqués dans la prévention des VBG.
Près de 200 personnes sont venues écouter, poser
des questions et obtenir des réponses auprès des acteurs engagés dans le
processus de prise en charge complète des victimes de violences sexuelles à
Isangi : le corps médical de l’hôpital Général de référence, le
Responsable local de la Police, des affaires sociales et le Procureur de la
République nouvellement affecté à Isangi. Après un tour de table où chaque
acteur a expliqué sa mission dans la prise en charge des victimes avec l’appui
du Programme de Lutte contre les Violences Sexuelles (PLVS) d’Enabel, la
population a eu le privilège de prendre la parole et poser directement des
questions permettant un dialogue ouvert et franc avec tous les intervenants.
Le Procureur s’est rapidement retrouvé au centre
du débat face à un public dénonçant l’impunité et le laxisme de la justice sur
des cas de violences sexuelles et curieuse de connaitre les dispositions et
l’interprétation des lois qui condamnent ces actes. Toutes les questions ont
été abordées allant du consentement ou non des mineures au comportement sexuel
transgressif et autres formes d’harcèlement sexuel et du viol auxquelles
l’autorité judiciaire a donné des éclaircissements tout en mettant en garde les
potentiels agresseurs, à la grande satisfaction de la population.
A l’issue de cet échange, des recommandations ont
été formulées au Procureur et aux organisateurs. La population d’Isangi a
encouragé la justice à réprimer sans atermoiements tout acte de viol. Elle a
également suggéré que le même débat public se fasse avec les populations des
autres secteurs et chefferies du Territoire d’Isangi. Pour Perez BOLENGELAKA,
acteur de la société civile et Président du GAP (Groupe d’Acteurs bénévoles
impliqués dans la prévention des VBG) « la population est encore ignorante des textes de lois réprimant les actes
de violences sexuelles, ce qui laisse souvent les victimes abusées à souhait et
les agresseurs de plus en plus récidivistes ».
Le contexte de ce débat public a souligné
l'importance cruciale de lutter contre l'impunité liée aux violences sexuelles
à Isangi en promouvant la dénonciation des cas de viols, le référencement des
victimes dans le délai vers les centres pour une prise en charge complète et
gratuite et susciter un changement social sur les questions de violences
sexuelles.
Cette première rencontre entre le Procureur et les
habitants d’Isangi a été aussi marquée par une production théâtrale édifiante
sur le thème de la dénonciation des arrangements à l’amiable en matière de
violences sexuelles. Ce qui devrait largement contribuer à décourager les
familles des victimes et des agresseurs qui s’adonnent à cette pratique.
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