« Lève-toi et bats-toi, pour garantir ton autonomie financière, et ne reste
pas les mains croisées… », c’était le message à la fois fort et porteur d’espoir
lancé par Fabienne, réfugiée ivoirienne au Maroc depuis 2009, à toute femme
réfugiée.
Le témoignage poignant et émouvant de cette jeune femme a
ouvert les discussions sur les défis et les opportunités de l’auto-emploi des
femmes réfugiées qui ont eu lieu lors de l’atelier de réflexion organisé, à
l’occasion de la célébration de la Journée Mondiale du Réfugié, par Enabel de
concert avec ses partenaires, le Ministère délégué chargé des Marocains
Résidant à l’Etranger et des Affaires de la Migration (MDCMREAM) et le
Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNCHCR), à Casablanca le
19 juin 2019.
L’auto-emploi représente une opportunité d’intégration économique pour les
personnes réfugiées au Maroc, et notamment pour les femmes. Cependant, la
réalité -confirmée également par diverses études-, montre qu’il y a encore des
obstacles qui entravent la mise en œuvre de ce type d’initiatives, notamment,
l’accès au financement et l’accompagnement dans le parcours entrepreneurial.
En effet, selon les données du UNHCR, la représentativité des femmes parmi
les porteurs de projet réfugiés au Maroc est minime et décroit d’année en année
alors que le nombre de femmes réfugiées a considérablement augmenté entre 2014
et 2018.
La rencontre, organisée dans le cadre du projet « Amuddu : Appui
à la mise en œuvre de la Stratégie Nationale d’Immigration et d’Asile – SNIA »,
a permis d’échanger entre les principaux acteurs intervenant dans la thématique
de l’intégration économique des personnes migrantes et des réfugiées au Maroc
et d’identifier des recommandations pour mieux accompagner les efforts des
femmes réfugiées souhaitant entreprendre.
Les réflexions ont mis l’accent notamment sur le besoin de mieux connaitre, à travers la réalisation
d’études et de diagnostiques, les profiles des femmes réfugiées, ainsi que d’identifier
les meilleurs créneaux et domaines d’activités porteurs vers lesquels les
femmes réfugiées pourraient être orientées pour la création de leurs
auto-entreprises.
Il est également important de valoriser les compétences de base des femmes
réfugiées qui peuvent être à l’origine de projets réussis
d’auto-entrepreneuriat. Cela implique de renforcer les capacités des
conseillers d’entreprises pour bien aider les femmes réfugiées à identifier les
bonnes idées de projets et d’accorder davantage d’importance aux processus
d’accompagnement pré et post création de ces personnes.
Pour cela, les participants ont insisté également sur la nécessité de renforcer les partenariats dans la
promotion de l’entrepreneuriat des femmes réfugiées. Cela pourrait revêtir
plusieurs formes, par exemple, à travers de projets communs ; la
définition de synergies et de complémentarités des services offerts ; des
actions d’échange d’information régulière et des dynamiques de référencement
des réfugiées souhaitant d’entreprendre ; ainsi que l’organisation des
initiatives de formation réciproque entre les différents acteurs.
L’encouragement des initiatives d’expérimentation de nouveaux
dispositifs d’accompagnement et de financement reste une devise sûre qui
devrait être capitalisée puis partagée avec les acteurs concernés par cette
thématique.
In fine, l’importance de faire connaitre des cas de réussite a
été soulevé. Il est important de communiquer sur les « success stories »
des femmes qui ont réussi leurs projets afin de devenir sources d’inspiration
et de motivation pour d’autres femmes.
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