L’agriculture burundaise dépend des saisons et des conditions météorologiques. Mais les communes de Rugombo et Buganda dérogent aujourd’hui à cette règle grâce aux actions du PAIOSA. Dès le départ, ce programme s’est focalisé sur l’amélioration de la compétitivité du secteur agricole. Cette vision d’augmentation de la production s’est concrétisée dans la plaine de l’Imbo, à travers la construction des canaux qui irriguent une zone d’environ 3000 hectares dans les deux communes.
Rugombo et Buganda, une terre de basse altitude en deçà des 1000 mètres : Ces deux communes se trouvent dans la province Cibitoke, située à l’ouest du Burundi. C’est une zone de riziculture et de maraîchage par excellence. Cette zone agricole fournit à la ville de Bujumbura des quantités considérables pour répondre à ses besoins en tomates, oignons rouges et blancs, choux, haricots verts, fruits (pastèques, mangues) ainsi qu’une bonne quantité de riz et de maïs.
Les travaux d’aménagement du périmètre de l'Imbo-nord ont démarré en 2014 grâce aux financements d’Enabel, à travers son programme PAIOSA. Les infrastructures d’irrigation construites dans ce périmètre permettent aujourd’hui d’irriguer une surface d’environ trois mille hectares dans les deux communes. Pour les agriculteurs de la localité, les canaux d’irrigation construits par le PAIOSA constituent un véritable moteur du développement agricole. Ils affirment que sans ces canaux, ils ne sauraient pratiquer l’agriculture comme ils le font aujourd’hui. Avant la construction de ces canaux d’irrigation, les deux communes dépendaient presque exclusivement de la culture du manioc qui s’adapte à des zones ayant des précipitations faibles.
La gestion de ces infrastructures d’irrigation a été confiée dès le départ aux exploitants agricoles réunis au sein des Associations des Usagers de l’Eau (AUE). Ces dernières se sont structurées en fédération et c’est la fédération à qui le Ministère de l’agriculture, élevage et environnement, via son bureau provincial, a confié la gestion du périmètre irrigué. Cette fédération a donc la responsabilité de coordonner toute la gestion de l’eau, de l’entretien du réseau jusqu’au paiement des redevances en passant par la distribution équitable de l’eau à tous les usagers.
Mercredi 21 juillet 2021, l’Assistante du ministre de l’agriculture, élevage et environnement, Madame Rose NIZOBAZA, en compagnie de la directrice du bureau provincial de l’Environnement agriculture et élevage, du chef de cabinet du Gouverneur de la province Cibitoke ainsi que le coordonnateur national du programme PAIOSA, a rehaussé de sa présence le lancement des travaux de curage et d’entretien du réseau d’irrigation.
L’assistante du ministre a apprécié ces infrastructures construites par le PAIOSA, affirmant qu’elles contribuent à l’augmentation de la production nationale agricole. Elle a ainsi exhorté les administratifs à tous les niveaux de la province à appuyer et soutenir les fédérations dans leur travail de mobilisation et de sensibilisation de la population autour de ces infrastructures importantes.
Pour le vice-président de la Fédération des Associations des Usagers de l’Eau, Jacques NSABIYABANDI, la présence de hautes autorités du pays dans les travaux d’entretien du périmètre aménagé est à saluer. Il sollicite une forte implication de l’administration à tous les niveaux pour mettre en place et faire respecter des mesures drastiques prises par la fédération, pour que tous les propriétaires des parcelles dans le périmètre irrigué participent aux travaux d’entretien et s’acquittent du devoir de paiement de la redevance pour l’entretien du périmètre, poumon de l’économie des deux communes en vue de garantir la durabilité de ces infrastructures.
Le vice-président de la FAUE en a profité pour montrer les menaces directes aux infrastructures d’irrigation. Il s’agit des orpailleurs qui fouillent la terre et creusent des trous à proximité du canal principal, avec le risque d’effondrement du canal construit dans une vallée alluvionnaire. La chasse aux filons aurifères déverse, en effet, des masses de paysans sur la vallée et leurs méthodes d’extraction ne sont pas soucieuses de la protection du canal.
Le chef du cabinet de la province, Monsieur SAIDI Anicet, qui était présent et qui a lui-même constaté la présence de ces orpailleurs sur les lieux, a fait savoir qu’il prend la question en mains.
Plus de 5 milliards de francs Burundais ont été investis dans la construction de la prise de Nyamagana, son canal principal et ses canaux secondaires et tertiaires. Deux fois par an, en janvier et en juillet, tous ces canaux sont régulièrement curés et leurs berges entretenues et stabilisées par les fédérations des Associations d’usagers et tous les producteurs agricoles de la zone irriguée, afin d’assurer leur protection et la bonne distribution de cette ressource d'eau. Les travaux de curage et d’entretien de pour cette période vont s’achever en août.
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