Lancement officiel du projet SANITA (villes propres) en Guinée

  • Lancement officiel du projet SANITA (villes propres) en Guinée

Joachim Lamah, secrétaire général du ministère des finances, et Elizabeth Peri, conseillère politique de la délégation de l'UE à Conakry - Photo: Enabel/Colin Delfosse

Conakry, 22 juin 2018 - Cérémonie de lancement du projet SANITA - Villes propres


La croissance démographique rapide de Conakry et de Kindia n’est pas accompagnée des infrastructures et services indispensables à une vie urbaine saine. La gestion des déchets solides y est particulièrement problématique. Un système de collecte des déchets est présent, mais il n’est que partiel, certains quartiers n’étant pas couverts, faute d’accessibilité adéquate pour certains.

Face à cette problématique, l’Union Européenne et le gouvernement guinéen ont intégré l’assainissement urbain comme secteur de concentration dans le Programme Indicatif National (PIN) du onzième Fonds Européen de Développement (FED). Il vise à améliorer le cadre stratégique et institutionnel du développement urbain aux niveaux national et local en renforçant les capacités institutionnelles, la planification urbaine nationale, ainsi que la planification de la ville de Conakry.

SANITA –villes propres– vise particulièrement à professionnaliser la filière de gestion des déchets solides afin de mettre en place un système de gestion performant et durable pour la ville capitale. Il aborde l'assainissement liquide et le désenclavement des quartiers à travers le développement d'infrastructures telles que voiries tertiaires, réhabilitations et extensions du réseau pluviale…

SANITA, mis en œuvre par l’agence belge de développement, vise, pour un budget de 35 millions d’euros, l’amélioration du système de collecte porte-à-porte des déchets de quartiers prioritaires de Conakry et de Kindia en s’attaquant à la partie amont du système, soit du foyer jusqu’aux points de regroupement des déchets. Pour Conakry, le transport jusqu’à la décharge et la gestion de cette dernière ne rentrent pas dans le cadre de l’intervention, étant sous la responsabilité du gouvernement guinéen.

Au vu de la spécificité de chacun des contextes, des stratégies différentes sont proposées pour Kindia et Conakry. Pour cette dernière, des investissements relatifs à la voirie, au drainage des eaux pluviales et à la gestion des points de regroupement sont intégrés.

Dans la capitale, le programme s’articule autour de trois phases. La phase  d’urgence prévoit des interventions impératives sur les points noirs (décharges sauvages). La première phase inclut un travail sur les points de regroupements existants opérationnels prioritaires (sur les cinq communes), ainsi que des actions de désenclavement de certains quartiers prioritaires  dans les communes de Kaloum, Dixinn et Matam), qui seront sélectionnés en concertation avec les autorités locales. Cette phase sera finalisée par le schéma directeur des déchets solides de Conakry. La deuxième phase mettra en œuvre les actions prioritaires de cette étude ainsi que le désenclavement des quartiers prioritaires principalement dans les communes Ratoma et Matoto (avec possibilité de continuer des actions dans les trois autres communes).

Le service de collecte des ordures étant peu performant et l’adhésion de la population étant basse, beaucoup des fossés et drains existants sont obstrués par les déchets, ce qui fragilise les routes, crée des inondations et ravines et constitue des endroits d’insalubrité propices aux risques sanitaires.

Afin de répondre à ces manquements, un volet de sensibilisation de la population et d’appui institutionnel, d’une part, et la réalisation de voiries et de réseaux de drainage, d’autre part, sont prévus comme étant partie intégrante de la stratégie de gestion des déchets solides de Conakry.

Un appui organisationnel aux PME en charge de la gestion des déchets est également inclus. Il importe en effet que le fonctionnement des services de collecte soit optimisé et qu’il soit assumé par un mécanisme de financement autonome et pérenne, sur le principe de pollueur payeur, basé sur un montage impliquant les pouvoirs publics et la société civile.

Afin de maximiser la diminution du volume de déchets transférés à la décharge, des actions, pilotes puis à échelle plus grande, de tri, recyclage, de transformation des déchets appuieront le système des déchets, les PME et les pouvoirs publics. Afin d’assurer la cohérence de l’ensemble de la filière de gestion des déchets, l’intervention appuiera la réalisation d’un schéma directeur des déchets, tout en tenant compte de la planification urbaine.

SANITA - Villes propres est financé par le onzième FED de l’EU, mis en œuvre par l'agence belge de développement en synergie avec l’Agence Nationale de l’Assainissement et la Salubrité Publique (ANASP) et la Direction de l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme (DATU).

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