RDC: Interview d'Estelle Yougbre, au sujet des travaux d’assainissement de la prison d’Uvira

  • Interview / Estelle Yougbre, conseillère de l’administration pénitentiaire de la MONUSCO :


En mai 2022, dans la ville d’Uvira, en République Démocratique du Congo, le projet LATAWAMA, en collaboration avec la Mission des Nations Unies pour le Congo (MONUSCO), a finalisé les travaux d’assainissement de la prison d’Uvira. Estelle Yougbre, conseillère de l’administration pénitentiaire de la MONUSCO, a livré ses impressions sur cette collaboration efficace.

Parlez-nous de votre contribution dans les travaux d’assainissement de la prison d’Uvira.

La MONUSCO a collaboré avec le projet LATAWAMA dans les travaux d’assainissement de la prison d’Uvira. L’objectif de ces deux organisations était de permettre aux prisonniers d’avoir accès à des toilettes et douches propres, et de prévenir les maladies liées au manque d’hygiène. Les travaux ont aussi permis aux prisonniers d’accéder au biogaz pour la cuisson des aliments. En tant que conseillère pénitentiaire, nous avons participé au suivi de la bonne exécution du projet, mais aussi au financement de celui-ci. Nous avons également mis à contribution les prisonniers volontaires, ce qui participe à leur réinsertion sociale.

Êtes-vous satisfaite de cette collaboration ?


Nous sommes satisfaits de la collaboration avec le projet LATAWAMA. Les visiteurs de la prison, le personnel et les détenus, témoignent de la qualité des travaux de l’assainissement. Je n’étais pas là au lancement des travaux, mais ayant quitté une prison pour une autre, j’ai pu voir une nette différence, au point où la question de l’assainissement ne se pose plus à la prison d’Uvira. Mes collaborateurs m’ont raconté comment cela se passait avant. Ils m’ont fait savoir que les prisonniers faisaient leurs besoins dans des seaux à l’intérieur des cellules. L’odeur y était insupportable, et les détenus avaient beaucoup de problèmes de santé. Depuis la construction des toilettes, il faut reconnaitre qu’il n’y a plus d’épidémies liées au manque d’hygiène.

Est-ce un modèle exportable à d’autres prisons ?


Effectivement, je pense que s’il y avait des possibilités de reproduire la même activité dans d’autres prisons, ça pourrait être très bénéfique pour les détenus.

Avez-vous un message particulier à adresser à Enabel ou à l’Union européenne ?

Je voudrais juste dire un grand merci à Enabel et à l’Union européenne pour ce partenariat réussi. Nous n’avons pas eu de problèmes de collaboration dans le cadre de l’exécution de ce projet, ça s’est bien déroulé et nous avons apprécié le projet. Je voudrais aussi lancer un appel à d’autres partenaires pour la réalisation d’autres projets. Il est important qu’on puisse expérimenter dans d’autres prisons ce que j’ai vu ici à Uvira et qui est vraiment louable.

Propos recueillis par Rodrigue Niyongabo, chargé de communication du projet LATAWAMA

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