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  • Le PAMED 2, solution à la problématique de l'exode rural

La jeunesse et l'agriculture: deux défis majeurs pour le Niger de demain

Comme dans la plupart des pays africains, l'exode des jeunes ruraux demeure une problématique majeure au Niger. La majorité des agriculteurs nigériens dépendent de la production de mil et de sorgho, mais le rendement de ces cultures n'a pas augmenté au cours des trente dernières années. En outre, la production de ces céréales reste insuffisante pour couvrir la période de soudure - la période entre la fin de la consommation de la récolte de l'année précédente et la récolte de l’année suivante. Bien que cette période dure généralement de juin à septembre, elle peut être beaucoup plus longue, à l’instar de ces dernières années, en raison de l'augmentation de la sécheresse. En bref, les terres au Niger sont de moins en moins rentables, alors que les villages n'ont pratiquement pas d'autres moyens de gagner leur vie. En raison de la faiblesse des secteurs industriels et de services au Niger, le chômage des jeunes demeure très élevé. La jeunesse, notamment celle en milieu rural qui dépasse largement de moitié celle de la totalité du pays (83 % selon UNFPA en 2010), est donc en proie à l’inquiétude.

Dans ces conditions, l’attrait des villes et des pays étrangers (Nigéria, Europe) est très fort chez les jeunes ruraux. Aujourd’hui, plus que jamais, ceux-ci attirent irrésistiblement les jeunes en raison des commodités et opportunités qu’elles offrent. Les conséquences négatives de cet exode sont toutefois nombreuses. En outre, la production agricole dans les villages baisse, puisqu’ils se vident de leurs bras valides. « Sans effort supplémentaire, le Niger restera un pays en position d’insécurité alimentaire quasi permanente », affirme Kader Niaoné, Coresponsable du Programme PAMED.


Soutenir les jeunes agriculteurs, une voie qui sortira le Niger des cycles récurrents de crises alimentaires.

Cette insécurité alimentaire chronique est liée à plusieurs causes, dont la faiblesse d’investissements dans l’agriculture, l’insuffisance de l’encadrement des acteurs du secteur, le difficile accès aux financements... C’est pour cette raison qu’à travers le Programme d’appui à la mise en place des entités décentralisées dans la région de Dosso (PAMED), la CTB travaille en étroite collaboration avec les collectivités territoriales et les communautés locales de la région de Dosso.

Sous l’impulsion des communes et à travers l’aménagement de sites maraîchers, par exemple, et l’encadrement de proximité, le Programme a réussi à convaincre les jeunes de rester dans leurs villages après la récolte principale pour s’adonner aux cultures maraîchères de contresaison, qui ont grandement amélioré leurs conditions de vie. En développant une culture parallèle et/ou complémentaire à la culture des céréales, les producteurs sont plus à même d’absorber les chocs en cas de crise alimentaire grâce à la consommation ou à la vente de leurs produits.

« Au départ, je partais dès l’annonce de la période de soudure pour revenir dès l’annonce de la période des pluies. J’ai suivi ce mouvement pendant des années »,
déclare Yahaya Harouna, 36 ans, un habitant de la commune rurale de Douméga. « Mais, cette année, grâce à la vente des pastèques, j'ai gagné beaucoup plus que l’année dernière. »

Yahaya cultive des tomates, des choux, des laitues, des oignons et des pastèques, pour ne citer que cela, sur une partie du site maraîcher du groupement Fodi. « Moi, je ne partirai pas. Le maraîchage et la production de contresaison sont plus rentables », affirme-t-il. « C’est le soutien de la CTB à l'aménagement du site et l’échange de savoirs et de pratiques avec les autres membres du groupement qui fait la différence pour moi. »

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