L’Imam Abarchi, leader
religieux, prêche lors de la prière hebdomadaire du vendredi depuis environ
cinq ans. C’est un pionnier dans son village de Birni Falla dans la commune de
Douméga à Dosso (Niger). Il a en effet posé un acte, inimaginable il y a à
peine un an dans cette communauté rurale traditionnelle : remettre la dot
apportée par le prétendant de sa fille Aicha en classe de 3ième, admise au BEPC
session 2017 afin de lui permettre de poursuivre ses études au Lycée de Douméga.
Le mariage précoce
était jusqu’alors la pratique la plus valorisée socialement pour toute jeune
fille scolarisée. Pourtant, son geste a été relativement bien compris par son
entourage car, selon lui, « à Birni
Falla, les villageois ont vu des exemples concrets de l'impact de la réussite
scolaire d'une jeune fille pour la jeune fille elle-même, sa famille et sa
communauté ».
Il estime que les
normes et les pratiques sociales relatives au mariage précoce évoluent. Grâce à
une approche de sensibilisation relationnelle, « la majorité des parents d'élèves privilégient désormais la
réussite scolaire de leurs filles sur la pratique traditionnelle du mariage
précoce ».
Auparavant dès
qu'une jeune fille était exclue du système public après les deux tentatives
permises au BEPC, elle était systématiquement mariée. Maintenant, ce sont les
parents eux-mêmes qui se débrouillent pour lui permettre de s'inscrire dans un
collège privé à Douméga afin de lui donner une nouvelle chance d'obtenir ce
diplôme d'études secondaires, indispensable pour avoir accès à des formations
diplômantes.
Pour démontrer son
engagement sans faille, l’Imam Abarchi s'est dit disponible pour être un
ambassadeur du plaidoyer en faveur de la scolarisation de la jeune fille dans
les communautés rurales où les individus continuent de privilégier le mariage
précoce. Dans ce cadre, il a déjà été primé en tant que leader religieux le
plus engagé en faveur de la scolarisation de la jeune fille dans sa communauté
par l'Honorable Sultan Djermakoye, la plus haute autorité traditionnelle de la
région lors d’une cérémonie.
Des personnes comme
l’Imam Abarchi qui osent défier les stéréotypes culturels sont incontestablement
des modèles locaux à promouvoir socialement.
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