Avec l’accompagnement de
l’intervention « Fragilité » d’Enabel au Burkina Faso, le
consortium d’organisations composé de l’ONG Diakonia, de l’OCADES Caritas
Tenkodogo et du Conseil régional de la jeunesse du Centre-Est a organisé, le
samedi 11 février 2023 à Tenkodogo, la journée des communautés.
Cette activité présidée par
M. Sayouba SAWADOGO, Secrétaire Général de la Région du Centre-Est,
représentant le Gouverneur de la région du Centre-Est
M. Aboudou Karim LAMIZANA, avait pour
objectif, la promotion de la cohabitation pacifique entre les différentes
communautés.
Placée sous le thème «
Magnifier
l’interculturalité au profit de la cohésion sociale et du vivre-ensemble dans
la région du Centre-Est en proie à des conflits communautaires : place et
rôle des groupes socioculturels », cette journée s’est déroulée en
face du Haut-commissariat de la province du Boulgou et a connu la participation
de treize (13) Communautés ethniques, religieuses et professionnelles.
L’organisation
de la journée des communautés est une initiative qui intervient dans le cadre
de l’exécution d’un projet dénommé «
Dialogue et cohésion sociale » dans cinq (05) communes de la région du
Centre-Est.
Une journée des
communautés pour désamorcer les crises sociales
En
organisant cette journée de brassage communautaire, le consortium (ONG
Diakonia, l’OCADES Caritas Tenkodogo et du Conseil régional de la jeunesse du
Centre-Est) a voulu mettre en exergue l’interculturalité comme moyen efficace
pour stimuler la cohésion sociale et le vivre ensemble. En d’autres termes, il
s’agissait de renforcer la cohabitation pacifique entre les différentes
communautés ethniques, religieuses, professionnelles vivant dans la commune de
Tenkodogo.
La pertinence d’une telle activité n’est
plus à démontré étant donné que la région du Centre-Est est le plus souvent en proie à des conflits communautaires. Cette partie du Burkina Faso connait une recrudescence de conflits
communautaires. Une récente étude a montré qu’elle a totalisé pour l’année
2021, cent quarante-quatre (144) conflits communautaires dont cent onze (111) liés
au foncier, et le reste reparti entre conflits liés à la chefferie coutumière,
à la religion, aux ressources minières et à la guéguerre entre éleveurs et agriculteurs.
Aussi,
la détérioration de la situation sécuritaire dans la quasi-totalité des régions
du Burkina Faso a provoqué une augmentation substantielle des personnes
déplacées internes (PDI)qui met souvent à mal la cohésion sociale entre les
communautés.
Parenté à
plaisanterie, compétition de chants et de danses pour promouvoir la cohésion
sociale
La
journée des communautés a tenu toutes ses promesses. Elle a été marquée par une
foire avec des stands d’exposition où chaque communauté a exposé ses savoir
faire endogènes. Outre la mise en lumière des spécificités culturelles et/ou
vestimentaires et culinaires, chaque communauté a également défilé et démontré
ses talents en chants et danses traditionnels.
La
parenté à plaisanterie s’est aussi invitée à cet évènement où des communautés
entretenant entre elles des liens séculaires s’adonnent à des joutes/attaques
oratoires dans des formats comiques et ludiques et dans un esprit de
camaraderie, de fraternité, d’amitié etc. le tout pour promouvoir la cohésion
sociale.
L’occasion
a été propice pour inviter les différentes communautés ethniques et religieuses
à promouvoir des messages de dialogue, de solidarité, de tolérance et de paix. Dans
leurs adresses au public, les différentes communautés ont prêché la concorde,
l’acceptation mutuelle, l’union des fils et filles de la région et du Burkina
Faso ainsi que le retour de la paix sur toute l’étendue du territoire national.
Pour
terminer la journée dans la gaieté, il a été organisé dans la soirée, trois
matchs de football mettant aux prises les communautés Yaana & Zaocé ;
les communautés Yarcé & peule, les communautés musulmane et chrétienne.
La
même activité est prévue de se tenir à Ouargaye, Koupéla, Bittou et Pouytenga
qui sont des zones d’intervention du projet.