Le gouvernement malien,
notamment dans le cadre de l'alliance globale pour la résilience face aux
crises au Sahel et en Afrique de l'Ouest (AGIR), a décidé de réduire
structurellement et de manière durable la vulnérabilité alimentaire et
nutritionnelle de la population malienne.
Le projet d’appui à la filière halieutique (PAFHa+) est cofinancé par l’Union européenne et
l’Agence Française de Développement qui en ont confié l’exécution à
Enabel.
Avec un budget total de 15,5 millions d’euros, le PAFHa+ intervient
dans les régions de Mopti et de Ségou, avec des activités d’appui aux acteurs
de la filière halieutique et de renforcement institutionnel au bénéfice notamment
de la Direction Nationale de la Pêche.
Avec comme objectif global
de contribuer à la réduction de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au
Mali, des résultats tangibles sont à constater.
En effet, au cours de cette année, les grands
enseignements à retenir en termes de résultats sont les suivants :
- Le PAFHa+ a permis
de faire passer de 7% à 77% le niveau d’accès des professionnels de la pêche et
de l’aquaculture des régions de Ségou et Mopti aux services de la Direction Nationale
de la Pêche et de ses démembrements sur le terrain. Dans un contexte souvent
caractérisé par une absence des services de l’Etat, notamment en région de
Mopti, c’est un résultat qui a également des impacts en termes de valorisation
du rôle de l’Etat auprès des populations de pêcheurs de la zone, face à la
montée de l’influence des groupes radicaux.
- Le PAFHa+ a permis
de modifier sensiblement les comportements des transformatrices de poisson
concernant le fumage, dont la pratique traditionnelle pose de véritables
problèmes de santé publiques (utilisation de pesticides notamment). Ainsi, le
taux de bonnes pratiques est passé de 11% à 89% pour les plus de 800 transformatrices des campements de pêche accompagnées
par le projet. Cela a eu pour conséquence de diminuer le niveau de pertes
post-captures de 7% à 3% (potentiellement 16 tonnes par an de pertes de
poisson évitées) et d’augmenter de 1,5 à 3,8 mois la durée moyenne de conservation de ces produits.
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Le PAFHa+ a permis
la production en 2020 de 40 tonnes de poisson frais en pisciculture communautaire au
niveau de 59 villages, avec un rendement de 626 kg/ha en moyenne, permettant
ainsi une contribution significative à l’amélioration de la sécurité
alimentaire dans ces villages. La plus-value de l’activité représente 160% du
montant investi par le projet. Les ventes d’une partie de la production
alimentent des caisses villageoises, permettant de financer des actions
sociales dans les villages.
D’autres résultats ont
été atteints en termes de réalisation d’infrastructures, d’adoption de bonnes
pratiques d’hygiène dans la manipulation du poisson frais, d’accompagnement de
l’organisation de mises en défens et de pêches collectives, de sensibilisation
des pêcheurs aux pratiques de pêche durable. Par contre, certains sujets
demandent une attention particulière comme les niveaux de rentabilité de la
pisciculture privée, ou les niveaux de services rendus par les Organisations des Professionnels de la Pêche(OPP) à leurs
membres.
Aussi, en soutien aux
efforts du gouvernement dans la prévention et la gestion des conflits intra et
intercommunautaires, le PAFHa+ en partenariat avec la Direction Nationale de la
Pêche, a démarré la mise en œuvre d’un processus d’appui à la cogestion des
pêches afin d’arriver à une exploitation inclusive, apaisée et durable des
ressources halieutiques au Mali. Il s’agit notamment d’accompagner la mise en
place des conseils de pêche et d’aquaculture sur le terrain, au niveau
communal, ainsi que le processus d’élaboration de conventions locales de pêche.
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