Elles sont femmes,
elles sont leaders et elles ont des capacités exceptionnelles de mobilisation
communautaire. Elles, c'est Jeannette Nzeyimana et Francine Nijimbere,
respectivement présidente du groupement de la colline Rushubije et
facilitatrice champ-école-paysan intégré de la même colline. Nous sommes dans
le nord du Burundi dans la commune Ntega de la province Kirundo.
L’histoire de ces
deux femmes commence en 2016. L’une d’elle, Francine NIJIMBERE est choisie sur
la colline pour être formée sur le CEP banane, une approche du programme PAIOSA
d’Enabel au Burundi. Jeannette NZEYIMANA sera plus tard élue présidente du
groupement mise en place par Francine. Ensemble, elles sont déterminées à
changer les pratiques agricoles dans leurs champs d’abord, puis sur l’ensemble
de leur colline. Une colline qui vivait, comme les autres d’ailleurs, d’une
agriculture de subsistance.
En 2021, grâce à
l'appui-accompagnement du PAIOSA et au changement de l'approche pour faire des
collines des « champ-école-paysan intégrés », ces deux femmes
mobilisent leurs voisins avec l’appui des chefs des collines, pour montrer aux
autres qu'une agriculture rentable est plus que jamais possible et nécessaire.
En septembre 2022, elles se mettent à sensibiliser leurs membres pour enlever
les vieilles bananeraies qui ne donnaient plus rien et les remplacer par des
variétés de bananiers très productives tout en renouvelant aussi les variétés
locales de bananiers.
« Nous
avons mobilisés les membres de notre groupement pour leur montrer qu’ils
perdaient beaucoup avec leurs vieilles bananeraies et le programme PAIOSA nous
a appuyé en nous donnant 3000 rejets de bananiers et des semences de haricots. C’est
la première fois que nous voyons un pied de haricot qui porte 84 gousses. En
plus, ils viennent de nous informer que suite au retard de pluie qui a entrainé
le chevauchement des saisons A et B 2023, la remise des semences de haricot
sera effectuée à la récolte de la saison B 2023 pour l’extension de notre CEPI.
! Quelle bonne nouvelle ! ».
En même temps, ces
deux femmes sensibilisent également au traçage des haies antiérosives et aux
courbes de niveau pour protéger leurs terres et sur une étendue de 7ha dont 3ha
sont dédiés aux bananiers tandis que les 4 autres sont occupés par la culture
du soja et du haricot à haute valeur nutritive.
Le dynamisme de ce
groupement sous le leadership féminin est aujourd'hui sans conteste et certains
membres du groupement se réjouissent du changement que ces deux femmes leur
apportent parce qu'ils étaient, au départ, peu réceptifs au changement mais
aujourd'hui ils ont compris que les bonnes pratiques agricoles sont importantes
au développement de leurs ménages.
Le chef de colline
est aussi satisfait des actions de ce groupement collinaire. Pour lui, « la
colline ne serait pas là où elle en est maintenant sans ces femmes. Nous
sommes sur la bonne voie et nous travaillons ensemble dans la sensibilisation.
Pour ceux qui hésitent encore à tracer des courbes de niveau et à planter des
herbes fixatrices nous leur demandons de ne pas trainer et de se mettre en ordre».
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