Reece-hermine ADANWENON | 10/04/2019
Thérèse Orou Ali a « toujours rêvé de devenir une grande femme entrepreneur ». Son rêve...est aujourd’hui devenu une réalité. Grâce à son entreprise agro-alimentaire « THERESE SHALOM ET FILS » (TSF) spécialisée dans la transformation de la pomme cajou en jus et de ses dérivées, elle emploie 1500 personnes occasionnellement et produit 20 tonnes d’amande et 70.000 bouteilles de jus commercialisés depuis 2016. Plus de 500 femmes issues de 7 groupements sont en relation d’affaires avec l’entreprise TSF. Grâce à l’appui technique et financier de Enabel au Bénin, Thérèse Orou Ali a concrétisé son ambition : disposer d’une unité de transformation de pommes de cajou en jus. D’un montant de 24 millions de Fcfa, cette unité de transformation est entièrement construite et équipée par Enabel et répond aux normes et exigences de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA). « J’ai monté un projet me permettant de valoriser les produits locaux, tels que le beurre de karité, les noix de cajou et autres, le parcours n’a pas été facile, mais le plus important, c’est le Bénin qui gagne à travers ma modeste personne. » Mademoiselle Thérèse Ali Orou, la trentaine environ, originaire de la commune de Djougou est titulaire d’un diplôme en transformation, nutrition et technologie des produits agroalimentaires du lycée agricole de Kika. Thérèse a un père qui est agriculteur. Enfant placé, elle apprendra chez sa tutrice, la transformation des produits agroalimentaires, essentiellement, les amuses bouches. Produits qu’elle devrait vendre après les classes et à ses heures perdues. C’est donc depuis sa tendre enfance que Thérèse a été au contact des réalités commerciales. Une immersion précoce qui fera de cette fille, une des femmes entrepreneures les plus performantes du Bénin. En effet, la notoriété de Thérèse Ali OROU n’a cessé de croître, s’étendant à l’international comme en témoignent les différentes distinctions reçues. Lauréate au « Meilleur Jeune Entrepreneur de la francophonie » à Kinshasa (2015), lauréate de la « Meilleure technologie de transformation au Bénin » en (2016) et Nomination « Trophée Cléopâtre » décernée aux meilleures femmes d’Afrique reçue en (2018). Thèrèse Ali OROU, fait parler d’elle. Mais elle reconnaît que le parcours n’a pas été sans embûches. Mais il lui a fallu, témérité, persévérance et endurance pour y parvenir. Aujourd’hui, elle regroupe les filles déscolarisées de Djougou et environs pour partager avec elles ces connaissances et les aider à se prendre en charge. « J’ai commencé la transformation des noix d’acajou à l’étape très artisanale. Je concassais les noix avec les pierres à domicile… Pour moi, c’est la passion pour la transformation qui m’a amené à me poser la question suivante : Que faut-il faire pour s’en sortir ? La réponse a été : valoriser les produits de ma localité », affirme-t-elle. Le premier appui d’Enabel date de 2014 et a permis à Thérèse de démarrer l’activité de manière professionnelle. S’en est suivie une collaboration qui se poursuit encore aujourd’hui. Aujourd’hui, Thérèse est à la tête d’une entreprise performante, constituant le cœur d’un cluster agricole regroupant producteurs, transformatrices et fournisseurs de services. Elle a également étendu ses activités à la production de jus de pomme de cajou, ces dernières étant jusqu’alors jetées dans les vergers. En 2014, Thérèse a bénéficié d’un microprojet de transformation à travers le projet de Facilité d’Appui aux Filières Agricoles (FAFA). Le budget alloué de 15 millions de FCFA a notamment couvert la mise en place d’un atelier de transformation, la mise à disposition d’un fonds de roulement pour l’achat de la matière première, des décortiqueuses manuelles, d’une chaudière, d’un cuiseur de noix et un four.A travers le PROFI, Enabel a ensuite accompagné l’entreprise dans sa formalisation en 2015, dans la recherche-action concernant la valorisation des pommes de cajou et enfin dans la mise en conformité de l’unité aux normes UEMOA. Ces appuis d’une valeur de 21 millions de FCFA ont inclus la construction d’une unité aux normes de l’UEMOA, l’équipement de l’unité de transformation de jus, l’achat d’un tricycle pour le transport des produits et la formation de 500 femmes sur les techniques de production du jus. Au cours de ces démarches, l’entreprise a été « classée » par Enabel comme un projet d’entrepreneuriat agricole à forte valeur ajoutée (PEA+), lui permettant d’accéder à un paquet complet d’accompagnement en gestion administrative, comptable et financière.Jeune femme entrepreneure, Thérèse sait concilier la gestion de son ménage et de son entreprise « Je ne confonds pas mon foyer et mon entreprise », affirme Thérèse le sourire aux lèvresPour elle, l’émancipation de la femme dépend de son autonomisation mais aussi de son statut de femme mariée. Elle remercie son mari qui a su croire en ses rêves et qui la soutien énormément. « Entre lui et moi, c’est une complicité qui m’aide beaucoup à avancer. Pour toute nouvelle initiative ou investissement, je prends soin de le consulter et de tenir compte de ses conseils », ajoute Thérèse les yeux brillants. « Je suis mère, femme au foyer et femme entrepreneure. C’est ainsi que je m’épanouie », ajoute la jeune femme.
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