Guido COUCK | 29/06/2018
Joachim Lamah, secrétaire général du ministère des finances, et Elizabeth Peri, conseillère politique de la délégation de l'UE à Conakry - Photo: Enabel/Colin DelfosseConakry, 22 juin 2018 - Cérémonie de lancement du projet SANITA - Villes propresLa croissance
démographique rapide de Conakry et de Kindia n’est pas accompagnée des
infrastructures et services indispensables à une vie urbaine saine. La gestion des
déchets solides y est particulièrement problématique. Un système de collecte
des déchets est présent, mais il n’est que partiel, certains quartiers n’étant
pas couverts, faute d’accessibilité adéquate pour certains.
Face à cette
problématique, l’Union Européenne et le gouvernement guinéen ont intégré
l’assainissement urbain comme secteur de concentration dans le
Programme Indicatif National (PIN) du onzième Fonds Européen de Développement
(FED). Il vise à améliorer le cadre stratégique et institutionnel du
développement urbain aux niveaux national et local en renforçant les capacités
institutionnelles, la planification urbaine nationale, ainsi que la
planification de la ville de Conakry.
SANITA –villes
propres– vise particulièrement à professionnaliser la filière de gestion des
déchets solides afin de mettre en place un système de gestion performant et
durable pour la ville capitale. Il aborde l'assainissement liquide et le
désenclavement des quartiers à travers le développement d'infrastructures
telles que voiries tertiaires, réhabilitations et extensions du réseau
pluviale…
SANITA, mis en œuvre par l’agence belge de développement, vise, pour un
budget de 35 millions d’euros, l’amélioration du système de collecte
porte-à-porte des déchets de quartiers prioritaires de Conakry et de Kindia en
s’attaquant à la partie amont du système, soit du foyer jusqu’aux points de
regroupement des déchets. Pour Conakry, le transport jusqu’à la décharge et la
gestion de cette dernière ne rentrent pas dans le cadre de l’intervention,
étant sous la responsabilité du gouvernement guinéen.
Au vu de la
spécificité de chacun des contextes, des stratégies différentes sont proposées
pour Kindia et Conakry. Pour cette dernière, des investissements relatifs à la voirie,
au drainage des eaux pluviales et à la gestion des points de regroupement sont
intégrés. Dans la capitale, le programme s’articule autour de trois phases. La
phase d’urgence prévoit des interventions impératives sur les points noirs
(décharges sauvages). La première phase inclut un travail sur les points de
regroupements existants opérationnels prioritaires (sur les cinq communes), ainsi
que des actions de désenclavement de certains quartiers prioritaires dans les communes de Kaloum, Dixinn et Matam), qui
seront sélectionnés en concertation avec les autorités locales. Cette phase sera
finalisée par le schéma directeur des déchets solides de Conakry. La deuxième phase
mettra en œuvre les actions prioritaires de cette étude ainsi que le
désenclavement des quartiers prioritaires principalement dans les communes
Ratoma et Matoto (avec possibilité de continuer des actions dans les trois autres
communes).
Le service de
collecte des ordures étant peu performant et l’adhésion de la population étant
basse, beaucoup des fossés et drains existants sont obstrués par les déchets,
ce qui fragilise les routes, crée des inondations et ravines et constitue des
endroits d’insalubrité propices aux risques sanitaires. Afin de répondre à ces
manquements, un volet de sensibilisation de la population et d’appui
institutionnel, d’une part, et la réalisation de voiries et de réseaux de
drainage, d’autre part, sont prévus comme étant partie intégrante de la
stratégie de gestion des déchets solides de Conakry.
Un appui
organisationnel aux PME en charge de la gestion des déchets est également
inclus. Il importe en effet que le fonctionnement des services de collecte soit
optimisé et qu’il soit assumé par un mécanisme de financement autonome et
pérenne, sur le principe de pollueur payeur, basé sur un montage impliquant les
pouvoirs publics et la société civile.
Afin de maximiser
la diminution du volume de déchets transférés à la décharge, des actions,
pilotes puis à échelle plus grande, de tri, recyclage, de transformation des
déchets appuieront le système des déchets, les PME et les pouvoirs publics.
Afin d’assurer la
cohérence de l’ensemble de la filière de gestion des déchets, l’intervention
appuiera la réalisation d’un schéma directeur des déchets, tout en tenant compte
de la planification urbaine.
SANITA - Villes
propres est financé par le onzième FED de l’EU, mis en œuvre par l'agence
belge de développement en synergie avec l’Agence Nationale de
l’Assainissement et la Salubrité Publique (ANASP) et la Direction de
l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme (DATU).
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