Aminata KANE | 21/02/2024
Rétrospective d'actions porteuses ayant un impact visible sur les communautés du sud mauritanien.Le programme RIMFIL d'Enabel pour la promotion du développement de filières agricoles et pastorales durables en Mauritanie, avance à grands pas grâce au travail acharné des collègues et des partenaires. Afin de mettre en lumière les différents résultats, nous partageons différents témoignages d'agropasteurs qui ont bénéficié du soutien des experts d'Enabel sur le terrain. Le programme poursuit deux objectifs distincts : A - Des productions familiales et communautaires durables sont consommées, transformées localement ou commercialisées.B - Des techniques adaptées au changement climatique sont promues.Le premier résultat escompté est que des filières agro-sylvopastorales soient mieux structurées, ainsi que les compétences organisationnelles et techniques des acteurs de ces filières soient améliorées. Dans ce cadre, chacune des 4 régions cibles (Assaba, les 2 Hodhs et le Guidimakha) a profité d'une formation pour 30 facilitateurs pastoraux, agricoles, qui à leur tour, formeront ensuite leurs pairs producteurs dans leurs zones de production. Les formations visaient l'acquisition de techniques pratiques pour les agropasteurs. Premier témoignage : le consultant Bocar Sow nous parle plus en détails de la formation.« J’ai été recruté par Enabel dans le cadre du projet RIMFIL pour mettre en place des champs-écoles agropastoraux. Il s’agit d’une démarche d’appui-conseil basée sur la démonstration, la pratique et l’expérimentation. À cet effet, depuis bientôt 3 ans, nous sommes présents dans 4 régions. Nous avons démarré par une première session à Guérou, puis Timbédra ; pour la deuxième année à Gouraye et à Tintane. Pour cette troisième année, la formation a été donnée à Djigueni et Kankossa dans le but d’améliorer la production laitière. Les 25 à 30 facilitateurs formés, par session, ont chacun un groupe de contacts et de pairs, qui à leur tour à travers ces facilitateurs, bénéficient également de cette formation, qui se trouve ainsi démultipliée, lorsque chaque facilitateur retourne chez lui ». Lors des ateliers pratiques, les facilitateurs ont appris l'empaquetage du maralfalfa (ou néma, une plante fourragère), la production d'un pesticide naturel, l'identification et le traitement des vaches atteintes de nématodes (vers ronds parasites).C'est ensuite le tour de Demba Barry, auxiliaire vétérinaire et facilitateur à Kankossa en Assaba pour un deuxième témoignage : « On a été formé à la vaccination des vaches atteintes de certaines maladies chroniques, notamment pendant l’hivernage. Il s’agissait de savoir observer les symptômes des infestations par les nématodes gastro-intestinaux pulmonaires, les acariens et les larves de diptère, des ovins, de les reconnaitre pour enfin vacciner les vaches ».Le second résultat escompté du programme est que les infrastructures et les équipements de collecte, de transformation, de conditionnement et de promotion/vente de produits agro-sylvo-pastoraux soient réhabilités et/ou créés. Bonne nouvelle, la coopérative de femmes de transformation de lait de Kiffa a bénéficié de cette réhabilitation. Pour ce troisième témoignage, découvrons Mme Tabarah Mint Ahmed, présidente de la laiterie de Kiffa qui remercie Enabel pour l’appui à l’octroi du crédit à travers la structure de microfinance IBDAA :« Durant la période de chaleur, nous avons souvent des pannes de batterie et un manque considérable de lait. Nous prenons des animaux que nous élevons et revendons ensuite aux éleveurs. Nous avons été formées en premier lieu sur la culture fourragère pour pouvoir nourrir nos bêtes. Enabel nous a beaucoup apporté, dans le même temps que nous développions l’idée de collaborer avec les éleveurs en leur vendant le fourrage, en contrepartie du lait qu’ils nous fournissent. Nous pourrions exploiter et développer davantage cette collaboration si nous avions assez de graines pour la culture des fourrages, et de l’eau pour l’irrigation. Nous avons du lait en grande quantité durant l’hivernage. Notre problème majeur est lié au stockage. De ce fait, nous vendons aux personnes provenant de Nouakchott et Nouadhibou; le reste est vendu à des prix bas pour les revendeurs locaux ».Terminons par le quatrième témoignage, celui de Barka Traoré, facilitateur pastoral à Sélibabi au Guidimakha : « Avant la visite d’Enabel, et ma sélection en tant que facilitateur qui en a suivi, je ne faisais que du maraîchage. Je ne connaissais rien de la culture fourragère. Après une première formation à Gouraye, nous avons reçu des semences de maralalfa, de brachiaria, de pois d’Angole, de haricots fourragers, de sorgho etc. J’ai fait le compte rendu de tout cela à ma famille qui travaille avec moi et j'ai pu les convaincre d’investir dans ces semences. Les résultats sont florissants : à peine 2 petits mois après les avoir plantées, la production était au rendez-vous ».En conclusion, le programme RIMFIL incarne véritablement une initiative transformative dans les régions du sud mauritanien. À travers des formations ciblées, des investissements dans les filières agro-sylvopastorales et la réhabilitation d'infrastructures, RIMFIL permet un changement significatif dans la vie des agropasteurs. Les témoignages éloquents de Bocar Sow, Demba Barry, Mme Tabarah Mint Ahmed et Barka Traoré attestent du succès du programme en renforçant les compétences, en favorisant la collaboration et en stimulant la production durable.
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Mauritanië MRT19001