Enabel contribue au recrutement et à la
formation de la première promotion des interprètes judicaires du Burkina Faso auprès
de l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM) dans le cadre
du projet PARJI.
Pour la première fois de son histoire, l’Ecole Nationale
d’Administration et de la Magistrature (ENAM) accueillera, dès la rentrée
académique 2022-2023, la toute première promotion d’interprètes judiciaires du
pays. Recrutés par le Ministère de la Fonction publique burkinabè, ils seront
formés au profit du Ministère en charge de la justice et mis à disposition des
juridictions. L’aboutissement de ce processus a été possible grâce au soutien
d'Enabel soutenu financièrement par l’Union
européenne.
Enabel, dans le cadre de la mise en œuvre du Projet
d’Appui au Renforcement de la Justice pour lutter contre l’Impunité (PARJI) en
collaboration avec le Ministère en charge de la justice et l’ENAM, accompagne
depuis quelques mois déjà, la professionnalisation des interprètes judiciaires.
Les efforts conjugués de tous les acteurs impliqués dans ce processus ont
permis le lancement d’un concours en vue du recrutement de la première
promotion de 40 interprètes judiciaires qui s'est tenu le 3 octobre 2022.
Afin de permettre à l’ENAM d’assurer la formation initiale des interprètes, un
groupe de travail pluridisciplinaire a été mis en place afin d’élaborer les
curricula et syllabi de leur formation dans les trois catégories de leur
famille d’emplois que sont le Cycle A (niveau Bac+3), le Cycle B (niveau BAC)
et le Cycle C (niveau BEPC). Ce Comité pédagogique composé de professionnels du
secteur judiciaire, universitaires, linguistes, interprètes et traducteurs,
enseignants a ainsi mis la touche finale au programme de formation lors de
l’atelier de validation des curricula et syllabi qui s’est tenu ce 28 septembre
2022.
Selon le Directeur Général de l’ENAM, Dr Jacob
YARABATIOULA qui a présidé lui-même les travaux de validation,
« il
s’agit d’apporter des amendements aux propositions faites lors de l’atelier (de
création) de Koudougou. La filière des interprètes judiciaires répond à un
besoin ferme et pressant exprimé auprès du ministère en charge de la justice
par les juridictions qui font face à un lourd déficit doublé d’une progressive
déperdition des rares compétences qui y exercent en tant qu’interprètes
judiciaires. Avec ce premier recrutement annoncé, il s’agira de combler les
premières expressions urgentes de besoin en fonctionnement courant des
juridictions, puis dans un effort réparti sur plusieurs années, d’œuvrer à
combler non seulement les demandes générales mais aussi celles spécifiques en
matière d’interprétariat dans nos cours et tribunaux ».
Pour Patrick OUATTARA, Intervention Officer du
PARJI, représentant l’Intervention Manager, «
c’est une œuvre
salvatrice qu’Enabel fait pour les juridictions quand on connait la place des
interprètes judicaires au cours des auditions et audiences, d’autant plus que
leur simple absence peut entrainer le report du traitement de plusieurs
dossiers et amener ainsi un engorgement progressif des juridictions ».
C’est pourquoi, Enabel, à travers le PRAJI, financé par l’Union européenne ne
ménage aucun effort pour soutenir financièrement et techniquement leur
recrutement et leur formation afin de contribuer au renforcement des capacités
des cours et tribunaux pour la tenue de procès équitables.