L’Agence belge de développement (Enabel) a réalisé une étude de marchés des services financiers dans le Centre-Est du Burkina Faso. L’étude a permis de déterminer les causes de l’exclusion financière de la majorité de la population et également à Enabel de définir ses modes d’interventions en matière d’inclusion financière dans cette région.
La
région du Centre-Est compte douze (12) banques sur 15 existants au Burkina Faso. Hormis la région du Centre et Celle des Hauts-Bassins, aucune autre région du pays n’accueillent autant de banques.
En dépit du dynamisme et du potentiel économique de la région ainsi que la forte présence d’institutions bancaires et d’IMF, on assiste à
une situation paradoxale en matière d’inclusion financière. L’objectif global de l’étude est de
connaitre les causes de la demande non satisfaite en services financiers et d’affiner les connaissances sur l’exclusion financière des populations du Centre-Est.
L’étude a permis de déterminer des causes de l’exclusion financière de la majorité de la population du Centre-Est et à
Enabel de définir ses modes d’interventions en matière d’inclusion financière dans cette région A l’issue des investigations, l’étude a révélé qu’au 31/12/2019, la portée des IF formelles et assimilées dans la
région du Centre- Est a atteint 135 499 individus pour 37,725 milliards FCFA d’encours de crédit et des dépôts d’épargne s’élevant à 24,847 milliards FCFA.
Le volume des transferts n’a pas pu être capté pour l’ensemble des IF ainsi que les transferts par Mobile Money. Cela est dû au fait que les systèmes d’information de gestion des institutions rencontrées n’étaient pas disponibles au niveau guichets ou agences.
En rapportant le nombre d’utilisateurs des IF et assimilées à la population adulte totale de la région, on obtient un taux d’inclusion financière de 23,4%. Ce qui est inférieur au taux d’inclusion financière de 30% des IF bancaires, non bancaires et du secteur informel relevé par l’enquête FinScope Burkina 2016.
Mais tout comme le FinScope, le taux de bancarisation, est légèrement supérieur au taux d’inclusion financière de la microfinance (15% dans le FinScope contre 10% ici).
Pour ce qui concerne la répartition des clients des IF de la
région du Centre-Est par secteur d’activités et par genre, les clients salariés dominent au niveau des banques (43%), suivis des agriculteurs (15%).
Au niveau des SFD, les trois premières catégories de clients sont : commerçants (54%) ; agriculteurs (24%) ; éleveurs (12%). Il est intéressant de noter que le secteur agricole (production végétale et élevage) est assez bien desservi par les IF formelles (36%).
Au niveau genre, la clientèle des IF est majoritairement constituée de jeunes (<35 ans) : 56% pour les banques et 68% pour les SFD. Les femmes constituent la clientèle privilégiée des SFD (69%) mais seulement 35% de la clientèle des banques.
Qu’est-ce qui explique la forte exclusion financière des populations du Centre-Est ?
Les investigations de l’étude ont permis de
faire ressortir plusieurs causes majeures de cette situation du point de vue des ménages enquêtés, des structures et personnes ressources rencontrées.
Ces causes sont d’ordre
socio-culturel, économique, organisationnel et physique (aménagement du territoire). Elles sont constatées aussi bien du côté de la demande que du côté de l’offre en produits et services financiers.
18 communes sur les 30 que compte la
région du Centre-Est n’abritent aucun point de service d’IF. Le potentiel de ces 18 communes est analysé dans cette section sous deux angles :
potentiel sociodémographique et
potentiel économique.
Au regard de tous ces résultats, des
recommandations ont été faites à l’endroit des institutions financières, vis-à-vis des acteurs économiques locaux et à l’endroit de Enabel.
Adama GNANOU
Assistant communication