Le marché de l’attiéké se porte bien dans la région du
Centre Est. Selon une étude réalisée par l’Agence belge de développement en
2021, il ressort que l’attiéké est un produit populaire dans cette région avec
une offre domestique en croissance continue qui est passée de 87 tonnes en 2015
à 397 tonnes en 2019.
En
l’espace de cinq (5) ans l’offre domestique a augmenté de 4,5 fois. Le marché
est assuré par quatorze (14) unités de transformation qui emploient au moins
105 personnes dont seulement quatre (04) hommes.
Il faut investir dans la production locale de pâte de manioc
L'attiéké est un mets traditionnel d'origine ivoirienne fait à base du manioc. Il se mange le plus souvent avec du poisson ou de la viande, accompagné d'une petite sauce d'assaisonnement.
Au
plan national, sur les 516 tonnes de pâte de manioc transformée en attiéké,
plus de 88% (456 tonnes) ont été importées de la Côte d’Ivoire et du Togo. Si
l’importation de pâte est essentielle au marché de l’attiéké, à moyen et long
terme, le développement d’une production locale de pâte compétitive sur le prix
devrait contribuer à renforcer l’économie régionale.
La production reste la clé du développement de la filière manioc
au Centre-Est et mérite une attention particulière dans toutes les communes
de la région où le potentiel existe.
Selon
les conclusions de cette même étude, la demande régionale solvable en attiéké
est globalement forte et est estimée à 21 117 ménages et 127 969 personnes,
soit plus de 285 tonnes en 2018 et 771 tonnes en 2019 d’une valeur estimée à
690 665 724 FCFA. En 2019, cette demande régionale a été couverte à 52%
démontrant ainsi un déficit d’offre qui est une belle opportunité de croissance
à saisir par les acteurs directs. Il y’a de bonne raison d’y investir de
l’argent.
Une commande institutionnelle prometteuse
L’analyse
de l’évolution de la demande institutionnelle montre un potentiel de croissance
pouvant atteindre 1 260 tonnes d’ici à 2025 pour une valeur de 1 261 444 000
FCFA. En effet, utiliser l’attiéké déshydraté dans les cantines scolaires est
autorisée depuis 2019. Par ailleurs, dans l’évolution de la demande régionale, la projection sur 2025 indique que celle non institutionnelle pourrait
atteindre 2 594 tonnes pour une valeur de 2 413 925 000 FCFA.
L’accès
des clients et des consommateurs à l’attiéké est facilité par l’activité
d’acteurs de la commercialisation. L'activité de la commercialisation est animée par plus de 92 vendeuses qui
réalisent un chiffre d’affaire d’au moins 2 559 000 FCFA chaque jour auprès
d’au moins 12 796 acheteurs. La distribution reste cependant le maillon faible
de la chaine, ce qui limite la présence du produit dans toutes les communes.
Cette
étude a été réalisée grâce à l’intervention « Entrepreneuriat inclusif et
durable » de Enabel mise en œuvre dans la région du Centre-Est.
Adama GNANOU
Assistant communication
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