Enabel au Burkina Faso renforce les capacités d’acteurs locaux en aménagement territorial participatif, inclusif et durable

  • Enabel au Burkina Faso renforce les capacités d’acteurs locaux en aménagement territorial participative, inclusif et durable

 L’Agence belge de développement, Enabel à travers son projet « Appui à la résilience socio-économique dans les régions du Centre-Nord et du Plateau Central » a entrepris l’organisation d’ateliers de formation et de réflexions stratégiques des acteurs locaux des commune de Kaya, Zorgho et Koupéla sur l’aménagement territorial participatif, inclusif et durable dans un contexte fragile. 

Le premier de cette série de trois ateliers s’est tenu du 02 au 04 juillet 2024 dans la commune de Kaya, chef-lieu de la région du Centre-Nord.
 Cette session de formation dont la cérémonie officielle a été présidée par le Secrétaire Général de la région du Centre-Nord M. Inoussa KABORE qui avait à ses côtés M. Somdéma KOLOGO, Intervention Manager du projet « Appui à la résilience socio-économique dans les régions du Centre-Nord et le Plateau Central », a réuni des acteurs des services techniques déconcentrés, collectivités territoriales, Forces de Défense et de Sécurité (FDS), ONG, Organisations de la Société Civile (OSC). Elle a été animée par un expert de la direction générale du développement territorial en collaboration, avec des techniciens d’Enabel au Burkina Faso. 

Renforcer les capacités des forces vives du Centre Nord et du plateau central en aménagement participatif, inclusif et durable du territoire 

Son objectif global est de renforcer les capacités des forces vives en aménagement participatif, inclusif et durable du territoire dans un contexte de crise et de fragilité. Il s’est agi spécifiquement de former et de sensibiliser les acteurs locaux sur : 

  • les principes de bases, les organes, les acteurs et les instruments pour un aménagement territorial participatif et inclusif ; 
  • les stratégies locales de pilotage, de vulgarisation et d’appropriations des instruments de planification territoriale pour un développement communal durable ; 
  • la prise en compte du genre et des personnes vulnérables dans l’élaboration et le pilotage des outils de planification territoriale. 
Une feuille de route en matière de planification et de gouvernance de l’aménagement du territoire  

A l’issue de la session de formation, les participant·es ont mis en commun les éléments devant servir à l’élaboration d’une feuille de route municipale en matière de planification et de gouvernance de l’aménagement du territoire, en vue de permettre aux acteur·trices des communes concernées de pourvoir élaborer leurs schémas d’aménagement territoriale. L’aménagement territorial est perçu comme « une politique de planification spatiale qui consiste en une meilleure répartition des populations et des activités en tenant compte des potentialités et des contraintes du milieu naturel, des contraintes techniques, socio-économiques et environnementales du territoire concerné ». 

Les enjeux de l’aménagement territorial sont multiformes et prennent entre autres en compte la maîtrise de la démographie, la dotation conséquente en infrastructures socio-collectifs de base indispensables au développement du pays, le processus de de développement cohérent sur tout le territoire national, la réduction des inégalités inter et intra régionales, le traitement adéquat de la problématique foncière et la résolution des questions sécuritaires. Il s’agit d’une vision globale intégrée qui vise à assurer une cohérence dans les actions/interventions pour un développement durable de l’ensemble du territoire national. 

Des éléments de diagnostique pour l’élaboration d’une feuille de route pour l’aménagement territorial 

Pour l’élaboration de cette feuille de route, des aspects clés sont pris en compte à savoir : Les caractéristique du milieu physique et humain, les activités économiques ainsi que l’organisation et le fonctionnement de l’espace. Concernant ces aspects, les participant·es à l’atelier se sont intéressés à la ville de Kaya et ont diagnostiqué les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces qui doivent servir à l’élaboration de la feuille de route en matière de planification et de gouvernance de l’aménagement du territoire. En termes de faiblesses, il a été retenu : 
  • la surpopulation, la crise du logement ; 
  • la forte pression sur les infrastructures routières ; 
  • la non exploitation des sites de gestion des déchets (la population déversant les déchets hors des sites réservés à cet effet) ; 
  • la réduction des espaces de production ; 
  • l’accroissement de la migration ; 
  • la dégradation de la voirie ; 
  • l’absence de moyens de transport commun urbain ; 
  • l’occupation anarchique du domaine public et délimitation territoriale ; 
  • le non fonctionnement de la station de traitement des boues de vidange ; 
  • l’insuffisance d’établissements scolaires qui occasionne la pléthore des effectifs scolaires, de suivi-contrôle de la qualité de l’eau, du personnel et des moyens de suivi des activités économiques de ressources humaines dans les différents services de l’Etat - ce qui entraine des lourdeurs administratives -, d’unités modernes de transformation des produits, de bâtiments administratifs, de ressources pour le fonctionnement adéquat de l’administration, de communication entre la mairie et les populations et de collaboration entre la commune et les services techniques de développement. 
Concernant les forces les participant·es ont recensé : 
  • la diversité des communautés ; 
  • la forte démographie avec un fort taux de proportion de jeunes, de femmes et d’agriculteur·trices ; 
  • la disponibilité d’eau de surface et souterraine ; 
  • l’organisation des acteur·trices en coopératives ; 
  • la transformation diversifie des matières premières, spécifiquement la transformation des cuirs et peaux ;  
  • la tenue régulière des cadres de concertation et des journées de redevabilité ; 
  • la bonne collaboration entre les autorités communales ; 
  • la présence de plusieurs partenaires de développement même s’il faut mentionner la faiblesse de collaboration et de synergies d’action entre eux ; 
  • l’existence d’unités de production et de commercialisation d’eau , de terres pour l’agriculture et l’élevage, de services technique de production, de sous-sols riches en minéraux, de marchés, de services techniques de l’Etat, d’un bureau domanial même si celui-ci est insuffisamment équipé et de plans annuels de développement et de gestion de déchets. 
Parlant de menaces, on retient : 
  • l’augmentation des accidents de la circulation, de l’insécurité urbaine et des risques de maladies hydriques ; 
  • la dépravation des mœurs ; 
  • la faible capacité des services de santé et le recours à l’automédication ; 
  • le décrochage scolaire avec son corollaire de délinquance juvénile ;  
  • le déplacement massif des populations ; 
  • la fermeture de certains marchés ; 
  • les aléas climatiques et spécifiquement la faible pluviométrie ; 
  • la réduction des espaces cultivables et la faible mécanisation de l’activité agricole qui occupe pourtant une majeure partie de la population. 
 Pour les opportunités, il a été identifié : 
  • l’existence d’une main d’œuvre importante, secteur privé dynamique ; 
  • la mise en œuvre de politiques et stratégies d’appui au secteur agro-sylvo- pastoral ; 
  • les appuis multiformes d’organisations et d’ONG ; 
  • la forte demande en biens de consommation ; 
  • le renforcement des capacités des acteurs. 
Pourquoi organiser une session de formation des acteur·trices locaux·ales sur l’aménagement territorial ?

A l’instar d’autres villes et communes, rurales Kaya, est confronté à de forts défis sécuritaires, humanitaires et fonciers causant de nombreux déplacements des populations, généralement des zones rurales vers la zone urbaine et une augmentation des risques de conflits liés à la gestion et l’exploitation des ressources naturelles. Cette situation peut impacter négativement le processus d’aménagement harmonieux de cette localité. Ce processus sensé proposer des solutions pour une gestion harmonisée des ressources naturelles est soit méconnus des acteurs locaux, soit en déphasage avec les réalités du terrain.  

L’atelier de formation de Kaya a permis aux acteurs locaux et la société civile de comprendre et d’analyser les défis spécifiques en matière de planification territoriale inclusive pour un développement local. 

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