Kimsegninga SAVADOGO | 01/12/2022
Enabel contribue à rendre
accessibles des soins de santé de qualité aux femmes et aux enfants ainsi que
des services intégrés de prise en charge de violences basées sur le genre par
la mise en place d’un centre Mère Enfant à Tenkodogo, région du Centre Est du
Burkina Faso.Le
Centre mère enfant de Tenkodogo, financé à travers l’intervention Santé & Droits
sexuels et reproductifs du portefeuille de coopération bilatérale entre le Burkina
Faso et le Royaume de Belgique pour la période 2019 – 2023, mis en œuvre par
Enabel, a été officiellement inauguré le mardi 29 novembre 2022 en présence de
la ministre de la solidarité, de l’action humanitaire, de la réconciliation
nationale, du genre et de la famille, Mme Nandy SOME/DIALLO ; de la Ministre de
la justice et des droits humains, chargée des relations avec les institutions,
Mme Bibata Nébié/Ouédraogo ; de la Secrétaire Générale du ministère de la
Santé et de l’hygiène publique, Mme Estelle Edith DABIRE/DEMBELE ; de
l’Ambassadeur du royaume de Belgique au Burkina Faso, SEM Jean Jacques QUAIRIAT ; du Gouverneur de la région du Centr-Est, Col
Aboudou Karim LAMIZANA et du
Représentant Résident d’Enabel au Burkina Faso M. Olivier KRINS. Le centre Mère Enfant est doté
d’infrastructures (bâtiments administratifs, bloc d’accueil et d’orientation,
salles de soins, laboratoire, blocs d’hospitalisations, bloc opératoire, bâtiments
annexes, aires et espaces de détente et de bien-être, …), d’équipements médicaux,
de matériel médical et non médical et d’autres fournitures d’une valeur de près
d’1 million d’euros (soit 650 millions de francs CFA). Ces investissements contribuent
d’une part à une offre de soins de qualité pour les femmes et les enfants
(Consultations curatives, consultations pré et post natales, planning familial,
accouchements, services de santé sexuelle et reproductive pour les jeunes et
les adolescents, … interventions gynéco-obstétricales), à un accès à des
services de réparation de fistules obstétricales et des séquelles de
l’excision, à renforcer l’offre de soins de santé pour les populations de la
région du centre Est et d’autre part à rendre disponible une offre de services
intégrés de prise en charge de violences sexuelles et basées sur le genre
“selon un modèle unique” (médicaux, psycho-sociaux, orientation juridique et
services judiciaires, hébergement et réinsertion) et centrés sur la survivante
de VBG.
Un centre mère enfants déjà opérationnel
L’inauguration
et la remise officielle de ce centre intervient dans un contexte particulier où
les questions d’accès aux services de santé et de protection sont d’actualité
et où la problématique d’offrir des services et de soins de santé de qualité
pour les femmes et les enfants ainsi que la prise en charge intégrée des VBG se
pose avec acquitté dans cette partie du Burkina Faso. Le
centre mère enfants, qui vient d’être officiellement inauguré, est fonctionnel
depuis 1 an et donne déjà les preuves de sa pertinence. Depuis le début de
cette année, le CME a offert des services de consultation curative à plus de
350 femmes, des soins prénataux à près de 1000 femmes, des soins postnataux à
près de 500 femmes, des services de planification familiale à une centaine de
femmes et plus de 1500 femmes et jeunes filles y ont eu accès à une information
de qualité sur leur santé. Le dispositif de réparation de fistules
obstétricales et des séquelles de l’excision est activé depuis le début du mois
de Novembre 2022. Plus de 40 femmes et jeunes filles survivantes de VBG, dont
13 de violences sexuelles, y ont eu recours pour des services de prise en
charge. Des chiffres évocateurs
Le
taux de décès maternels est de 330/100.000 naissances vivantes et la couverture
contraceptive est inférieure à 30%. Les formations sanitaires hors normes
dépassent les 20% et celles sans ruptures de stock pour les médicaments sont
seulement 14% au Burkina Faso. Selon une étude récente commanditée par Enabel
et menée dans la région du Centre-Est par des acteurs académiques belges de
l’Université de Liège et burkinabè de l’Université Thomas Sankara, 81% des
femmes enquêtées ont subi au moins une violence. 72% des femmes sont victimes
de violences culturelles ,51% des femmes sont excisées, 34% d’entre elles
ont été mariées avant l’âge de 18 ans, 16% ont été forcées au mariage, 22%
subissent des violences psychologiques ou morales et 8% ont été victimes de
violences sexuelles.
Ces
indicateurs, parmi tant d’autres, témoignent de forts besoins d’investissements
dans un contexte de forte fragilisation des capacités des systèmes de santé et
de protection. Le portefeuille bilatéral pour relever les défis liés à l’accès
aux services sociaux de base et accompagner les efforts développés par le pays
partenaire
Le
partenariat entre le Burkina Faso et le Royaume de Belgique à travers le
portefeuille de coopération bilatérale pour la période 2019–2023, a su
développer et proposer des actions allant dans le sens de la contribution au
développement économique et social durable et inclusif dans la région du Centre
Est du Burkina Faso.
Ce programme d’un montant de 50 millions
d’euros (soit 32.780.072.431 francs CFA) mis en œuvre par Enabel et ses
partenaires est régi par la Convention Spécifique signée entre le Burkina Faso
et la Belgique le 17 décembre 2018. Les fruits de bons résultats et d’un bon
partenariat ont ouvert les portes à un nouveau financement de près de 50
millions pour un nouveau programme de coopération pour la période 2023 – 2028
qui permettra de consolider les acquis sur la région mais également proposer
une extension sur deux nouvelles régions.
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Burkina Faso BKF1803011