Le projet « Appui à la résilience socio-économique dans les régions du Centre-Nord et le Plateau Central » d’Enabel au Burkina Faso a organisé du 16 au 18 juillet 2024 à Koupéla, chef-lieu de la province du dans la région du Centre-Est, sa Kouritenga troisième et dernière session de formation et de réflexions stratégiques des acteurs locaux, sur l’aménagement territorial participatif, inclusif et durable.
Une quarantaine d’acteurs·trices locaux·ales des communes de Koupéla, Pouytenga, Tenkodogo et Garango ont bénéficié de cette formation dont l’objectif est de renforcer leurs compétences en aménagement participatif du territoire dans un contexte de crise.
Ces acteur·trices proviennent de directions régionales du Centre-Est (Urbanisme, économie et planification, environnement, agriculture, eau, infrastructures, santé, éducation, transport, action sociale), d’organisations de la société civile, d’éleveurs, d’agriculteurs, de jeunes, de femmes, de personnes déplacées internes et d’ONG.
Une approche andragogique pour renforcer les compétences des participant·es
En plus de son objectif global, cette session visait également à sensibiliser les acteurs·trices locaux·ales sur la prise en compte du genre et des personnes vulnérables dans l’élaboration et le pilotage des outils de planification territoriales aussi bien à l’échelle communale, régionale que nationale. Les compétences acquises au cours des sessions de formation permettront aux personnes formées d’être aptes à élaborer une feuille de route municipale en matière de planification, de gouvernance et de l’aménagement du territoire.
A l’instar des deux précédentes sessions tenues à Kaya et à Zorgho, la session de formation de Koupéla a été interactive et ponctuée par des exposés, des travaux de groupe et des échanges ouverts suivant une approche andragogique conçue par le formateur en vue de favoriser le partage, la participation et l’apprentissage.
Un accent a également été mis sur les exercices pratiques afin de permettre aux participant·es d’assimiler le contenu de la formation et d’appréhender les enjeux et défis pour une cohérence des outils d’aménagement du territoire et la programmation des instruments de planification territoriale adaptés à chaque territoire.
Les caractéristiques du territoire communal de Koupéla à la loupe des participant·es
Dans les domaines de l’hydrographie, la végétation, l’éducation, la santé, l’agroforesterie, la sécurité et du transport, les participant·es ont énuméré les forces, opportunités, faiblesses et menaces qui caractérisent le territoire communal de Koupéla et qui constituent des éléments clés à prendre en compte dans le processus d’élaboration de la feuille de route en matière de planification, de gouvernance et de l’aménagement de ladite commune.
En termes de forces, ils·elles ont répertorié l’existence de cours d’eau, de sites de reboisement, de barrages hydro-agricoles, d’un couvert végétal dense avec notamment des arbres fruitiers tels, le karité, les goyaviers, les manguiers, des infrastructures scolaires et sanitaires relativement bien reparties du point de vue géographique. Ils·eles ont en sus noté un taux de scolarisation élevé et la disponibilité de terres cultivables, de facteurs de production et de la main d’œuvre, de cultures fourragères et de zones de pâture.
Comme opportunités ils·elles ont retenu les potentialités en matière de cultures de contre-saison, d’élevage, d’aquaculture et de terres cultivables. La réduction du taux de mortalité et de morbidité, la hausse du taux de l’espérance de vie, l’existence de structures de microfinance et de débouchés ainsi que la position géographique de Koupéla en tant que ville carrefour, ont également été cités comme opportunités à prendre en compte.
La conception d’un schéma directeur d’aménagement territorial prend aussi en compte les faiblesses du milieu concerné. Pour la commune de Koupéla, il est ressorti le faible niveau des réserves d’eau souterraines, l’ensablement des retenus d’eau, la mauvaise répartition des effectifs dans les établissements scolaires ainsi que la déperdition/abandon scolaire, l’insuffisance de pistes à bétail, d’équipements sanitaires, du personnel soignant et des médicaments, la pauvreté des sols.
En plus des faiblesses, les participant·es ont décelé des menaces se rapportant à l’utilisation de pesticides qui polluent les eaux de surface et souterraines ainsi que les sols, la disparition de certaines espèces végétales, l’envasement des cours d’eau existants, la diminution du niveau de la nape phréatique, la crise sécuritaire et le phénomène de migration.
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