Julie CLAASSENS | 14/11/2017
Les perspectives s'annoncent bonnes, depuis que l'Agence Belge de Développement, CTB RD Congo, à travers le programme d'appui au développement agricole du Kasaï Oriental, PRODAKOR, s'est impliqué dans la promotion de la culture du palmier à huile.En effet, le palmier à huile est l'une des cultures retenues comme prioritaire par les populations de cette partie de la République Démocratique du Congo. C'est ainsi qu'avec le début des activités du programme, l'appui à la filière palmier à huile a démarré, avec l'objectif d'atteindre près de 3000 hectares au bout de 5 années de travail.Dès 2014, une série de commandes des graines pré germées de palmier à huile Tenera, de variété Cirad, a été faite, après une procédure de passation des marchés publics, auprès de l'entreprise PALMELIT installée au Bénin. De ces graines, plusieurs petites pépinières ont été installées dans les villages, afin de produire des plants sains qui devaient être achetés par les petits exploitants agricoles intéressés, afin de leur permettre de réaliser leurs petites plantations.C'est ainsi qu’entre 2014 et 2017, 270 000 graines ont été commandées. Les plants issus des pépinières réalisées en 2014 et 2015 ont permis de réaliser près de 961 hectares, dont 491 hectares dans le Kasaï Oriental et 470 hectares dans le Lomami. Il s'agit des milliers des petites plantations individuelles réalisées par 2662 planteurs avec près de 137 405 plants de palmier à huile. En cette année 2017, il y a 448 pépinières villageoises qui ont été installées et qui contiennent actuellement 129 962 plants en plein développement. Ces plants pourront servir à emblaver environ 908 hectares, avec une moyenne de 143 plants par hectare.Les premiers palmiers améliorés plantés commenceront à entrer en grande production en 2020, avec une phase de démarrage à partir de 2018. Cette entrée en production aidera les petits agriculteurs à améliorer leurs revenus, issus des activités agricoles, dans le respect des normes environnementales, car le palmier à huile pourra produire pendant que les cultures vivrières seront encore en végétation et donc pendant la période où les agriculteurs n'ont généralement pas assez de revenus.Un calcul rapide a été fait sur base des informations sur la production fournies par PALMELIT et obtenues également du marché local sur le prix de vente de l'huile de palme. Il apparaît que pour un agriculteur qui possède une petite plantation de 10 palmiers, il peut améliorer son revenu de 11 USD par mois, issu de la vente de 23 litres d'huile produite par ces 10 palmiers.Une enquête réalisée en 2014 sur les revenus des agriculteurs de cette contrée a montré que le revenu de 63 % des agriculteurs ne dépassait pas 50 USD par mois. Pour cette catégorie d'agriculteurs, ajouter à leurs revenus environ 11 USD chaque mois n'est pas négligeable. Si l'agriculteur a une plantation d'un hectare, alors son revenu peut augmenter de 165 USD chaque mois.Le défi qui reste à affronter dans cette activité est celui de continuer à fournir des plants sains aux agriculteurs à partir de l'INERA Yangambi, car même les palmiers CIRAD sont produits à partir de souches venues de Yangambi. Nous espérons que cette station sera en mesure de fournir les quantités qui seront demandées par les planteurs.Le futur s’annonce donc prometteur pour que les provinces du Kasaï Oriental et du Lomami soient comptées demain, comme des provinces productrices d'huile de palme, car ce palmier Tenera, de la variété CIRAD peut produire pendant 22 ans. L'environnement naturel de ces deux provinces s'y prête, avec des vastes savanes inexploitées, dans lesquelles le palmier à huile est souvent le principal arbre de manière spontanée.
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