Formations en santé sexuelle et reproductive pour les adolescent.es, une réponse à l’enjeu démographique burundais ?

  • Une bonne communication en matière de santé sexuelle et reproductive avec les adolescent-e-s, une réponse à l’enjeu démographique burundais ?


Une bonne communication en matière de santé sexuelle et reproductive (SSR) permet de faire prendre conscience aux adolescent-e-s des risques importants qu'entrainent des rapports sexuels non protégés.
  Si les risques de transmission du VIH ou d’IST sont très importants, le problème des grossesses précoces est également central.
La population du Burundi est actuellement évaluée à 12 millions d’habitant-e-s, avec un taux de croissance avoisinant les 3,3% en 2016 (référence).
Le pays fait actuellement face à un défi démographique majeur.

A cela se couple de faibles connaissances des adolescent.es et des jeunes en matière de Santé Sexuelle et Reproductive (SSR).
Ces sont ces deux constats qui ont poussé le consortium Enabel, représenté par l’OMS à organiser, conjointement avec le Ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida (MSPLS) des formations sur les meilleures techniques de communication en matière de SSR destinées aux adolescent.es et aux jeunes.

Une première formation s’est tenue les 22 et 23 octobre 2020 pour les provinces de Muramvya et Kirundo réunissant respectivement 30 et 50 enseignant-e-s et animateur-rice-s de centres jeunes. L’objectif était d’enseigner aux participant-e-s les différents enjeux et questionnements auxquels les adolescent-e-s font face et leur fournir les bonnes techniques de communication à adopter afin d’instaurer un climat de confiance facilitant le dialogue et permettant une bonne intégration des discours. De nombreux thèmes ont été abordés, aussi bien concernant les défis démographiques auxquels le Burundi fait actuellement face que le développement psychosocial et affectif des adolescent-e-s en passant par leurs droits en matière de SRR, la gestion des menstruations ou encore les grossesses précoces et les avortements à risque.

Une grossesse chez une adolescente est synonyme de risque de fistule obstétricale à l’accouchement pouvant mener à l’isolement social, à la dépression ou encore à l’aggravation de l’état de pauvreté.

La probabilité d’un recours à un avortement à risque est également élevée, avec de fortes probabilités de séquelles physiques et psychologiques pouvant même conduire à la mort de la jeune femme enceinte. Un rappel des différentes techniques de contraception, naturelles et modernes a été effectué. 

Une autre préoccupation importante concernant la SSR des jeunes et qui doit faire l’objet d’une communication efficace est le risque d’abandon scolaire lié à l’apparition des menstruations chez les jeunes filles.
Lors de la formation, les formateur-rice-s ont insisté sur l’importance de rappeler l’enjeu d’une éducation de qualité aux jeunes filles et ont énoncé quelques conseils à suivre afin de faciliter la venue à l’école de celles-ci lors de cette période du mois (mise en place de poubelles adaptées dans les sanitaires, hygiène dans les sanitaires, etc.). L’éducation est un enjeu central du défi démographique auquel le Burundi fait actuellement face et il est primordial de mettre tout en œuvre afin que les adolescent-e-s ne soient pas discriminées dans l’accès à l’éducation.

Enfin, les différentes formes de violences sexuelles basées sur le genre (VSBG) touchent de près les adolescents et il est important que les enseignant-e-s et animateur-rice-s des centres jeunes connaissent les procédures en cas de VSBG soupçonnée ou avérée et puissent communiquer de manière à soutenir la victime au mieux et lui offrir un certain nombre de services (prise en charge médicale, psychosociale, juridique et communautaire). 

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