Halissa HASSAN DAN AZOUMI | 16/02/2022
Au Niger, l’aviculture
est une réponse aux problèmes d’approvisionnement des villes et campagnes en
œufs de table et en viande de volaille pour contribuer à l’amélioration de la
sécurité alimentaire et nutritionnelle. L’aviculture semi-moderne au Niger est
une activité rentable, source de revenus et d’emploi pour les jeunes et les
femmes. Cependant, des mesures importantes doivent être prises pour minimiser les
risques liés au métier de l’aviculture pour les jeunes promoteurs.
Le Ministère de l’Élevage et l’Agence belge de
développement (Enabel) ont mis en œuvre le Programme d’Appui au Développement
de l’Élevage – PRADEL « Kiyo Arziki » (Élevage, Source de Richesse) sur
une durée de 60 mois de 2018 à 2022 dans les régions de Dosso et de
Tahoua. L’objectif général du programme est de renforcer la sécurité
alimentaire, la résilience et les revenus des populations liées à un élevage
familial. Au titre de son axe 1 d’intervention, le PRADEL s’est employé au développement des filières/chaînes de valeur d’élevage, avec l’appui à
l’entrepreneuriat par la création et la consolidation des Micro, Petites et Moyennes Entreprises
(MPME) de production, de transformation et de commercialisation des produits et
sous-produits de l’élevage au sein des
filières/chaînes bétail/viande, lait/produits laitiers et aviculture.
L’aviculture
au Niger
L’aviculture est une
activité pratiquée par près de 87 % de la population active. Elle
constitue une source d’aliment (viande, œufs) et de revenus pour la population.
Elle contribue efficacement à assurer la sécurité alimentaire durable et la
réduction de la pauvreté. Au Niger, on distingue deux types d’élevage de
volailles : l’élevage traditionnel ou de basse-cour (pratiquée
généralement dans les concessions) et l’élevage moderne des fermes avicoles.
La production avicole au
Niger, longtemps dominée par les pratiques traditionnelles, se transforme
progressivement autour des centres urbains pour devenir une véritable activité
économique. L’aviculture traditionnelle représente 98 % contre 2 %
pour l’aviculture moderne.
La
promotion de l’aviculture a été portée par l’État à travers la création de
stations avicoles depuis 1962. Aujourd’hui, l’aviculture fait l’objet d’un
regain d’intérêt de la part de toutes les couches socioéconomiques, des
pouvoirs publics et des partenaires techniques et financiers. L’engagement
politique du gouvernement pour la filière avicole a été poursuivi et renforcé
par sa politique de promotion et de développement du sous-secteur de l’élevage
à travers la mise en œuvre de diverses stratégies.
C’est
ainsi que le PRADEL a prévu, en plus de l’appui au développement de l’aviculture
depuis 2018 pour booster la production avicole dans les régions de Dosso et de
Tahoua, un soutien à des promoteurs individuels et collectifs identifiés suite
à des appels à propositions. Ces promoteurs sont tous des professionnels dans le
domaine, qui ont été aidés pour rendre leur activité plus performante et servir
de modèle aux autres. Ils ont reçu des services d’appui-conseil en élaboration
de plan d’affaires, en gestion technico-économique et en santé animale pour bien
mener leurs activités d’élevage en aviculture améliorée.
Mise en place des entreprises pilotes
modèles en aviculture
Trois
promoteurs ont été retenus pour renforcer leurs unités d’élevage en aviculture
améliorée au niveau de Dosso et de Tahoua. Pour mettre en place ces modèles en
aviculture améliorée, il a été procédé à l’acquisition et l’installation des
infrastructures, équipements et matériels d’élevage (poulaillers, abreuvoirs,
mangeoires et autres petits matériels) ; l’acquisition des intrants
zootechniques (l’achat des sujets pintades locales et des races Galor,
poulettes de ponte), d’aliments pour la volaille et de produits vétérinaires ;
et la mise en place d’un dispositif d’appui-conseil. Il s’agit d’un conseil en
entrepreneuriat et zootechnie à travers le recrutement de prestataires privés de
services de conseil technique et de gestion.
À
travers la mise en œuvre de ces entreprises pilotes en aviculture, le PRADEL a
pu renforcer les capacités techniques et économiques des promoteurs grâce à la
mise en place d’investissements d’élevage et au développement de compétences
commerciales, en entrepreneuriat et en gestion.
Les
projets d’entreprises pilotes bénéficient aussi d’actions de renforcement des
capacités sous forme de coaching et cela a été utile aux promoteurs, surtout à
ceux des projets pilotes modèles qui ont sensiblement modifié leur mode de
gestion. Les entreprises avicoles modèles, appelées aussi Projets Pilotes Modèles
(PPM) d’aviculture de première génération, ont été érigées en fermes avicoles
semi-modernes.
L’aviculture
est considérée comme un métier à risque. Il s’avère donc nécessaire d’adapter
les actions de renforcement des capacités aux besoins d’appui pour une
professionnalisation technique et de management des promoteurs sur les
thématiques de gestion commerciale, de prise en charge de la santé, d’accès aux
financements (élaboration de plans d’affaires) et de création d’affaires.
Des
actions d’information/sensibilisation, de lobbying et de plaidoyer doivent être
menées auprès des décideurs, des bailleurs de fonds et des institutions
financières pour que les entreprises puissent accéder aux crédits et aux financements.
Il serait aussi intéressant de favoriser les relations d’affaires afin d’encourager
le professionnalisme et la compétitivité entre les acteurs du secteur.
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Niger NER1606911