La santé mentale fait partie intégrante de la santé et constitue un droit humain fondamental. L'ampleur des troubles mentaux fait de la santé mentale aujourd'hui une priorité de santé publique dans le monde.
Dans son dernier rapport sur la santé mentale en juin 2002, l'Organisation Mondiale de la Santé estime que les troubles mentaux touchaient une personne sur huit dans le monde. L'OMS rappelait également qu'il est possible de prévenir certains troubles mentaux et qu'une majorité d'entre eux peuvent être traités avec succès. Si de nombreux traitements existants et qu'ils ont fait preuve d'efficacité, leur disponibilité et l'accès à des soins adéquats représentent un grand défi dans beaucoup de régions, en particulier dans les pays en voie de développement.
Au Burundi, la prise en charge des patients souffrant de troubles mentaux reste un défi au niveau du système de santé. Face à cette problématique, le Ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida avec l'appui de ses partenaires, dont l'Union européenne, a adopté la stratégie de l'intégration des soins de santé mentale dans les soins de santé primaires pour renforcer l’accessibilité aux soins de santé mentale de qualité.
En référence aux documents des directives nationales pour l'intégration des services de santé mentale dans le système de santé et aux normes sanitaires nationales, un plan de renforcement des capacités des prestataires a été lancé en vue d'assurer la prise en charge des troubles mentaux dans les formations sanitaires du pays. Dans ce cadre, le PNILMCNT (Programme National Intégré de Lutte contre les Maladies Chroniques Non Transmissibles), programme en chargé de la santé mentale du MSPLS, en partenariat avec le programme d'appui au système de santé à travers l'outil de financement basé sur la performance PASS3-FBP AMAGARA MU MURYANGO financée par l'Union européenne, a appuyé le renforcement des compétences des prestataires des soins pour intégrer les soins de santé mentale dans le paquet des soins offerts dans les hôpitaux de district et des centres de santé au Burundi. Cet appui inclut également la mise en place d' une équipe de formateurs nationaux en santé mentale.
En mars 2024, 29 médecins généralistes issus de 9 provinces du pays ont suivi une formation en santé mentale dont l'objectif principal était de renforcer leurs capacités concernant la prise en charge et le suivi des troubles mentaux prioritaires au niveau des structures de santé périphérique, en permettant une prise en charge la plus proche possible du lieu de vie des patients.
Lors de la cérémonie d'ouverture de la formation, Dr Jean de Dieu HAVYARIMANA, Directeur du PNILMCNT, a fait un plaidoyer en faveur du développement des soins de santé mentale dans le pays : « Il faut renforcer les connaissances en santé mentale des prestataires et renforcer le département en chargé de la santé mentale pour avoir des ressources humaines qualifiées en santé mentale. D'un autre côté, il est important d'intégrer les indicateurs de la santé mentale dans le financement basé sur la performance pour faciliter leur financement, afin de garantir l'accès à la population aux soins de santé mentale de qualité ».
Un des participants, le Dr Patrice Manirakiza, médecin généraliste affecté à la clinique universitaire de Mwaro, a également témoigné sur sa pratique et a signalé que : « les personnes avec des problèmes de santé mentale sont nombreuses, mais malheureusement ne sont pas prises en charge dans les formations sanitaires. Pour le moment, les prestataires n'ont pas assez de capacités pour traiter et accompagner les malades souffrant de problèmes de santé mentale, d'où l'importance de cette formation ».
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